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Mort d'Yvan Colonna : la prison d'Arles bloquée ce jeudi matin par les syndicats

Cinq mois après l'assassinat d'Yvan Colonna, plusieurs syndicats pénitentiaires ont bloqué, ce jeudi 4 août, la prison d'Arles suite au rapport de l'Inspection générale de la Justice et l'annonce de sanctions disciplinaires.

La situation s'envenime. Le syndicat Ufap Unsa Justice bloque, depuis ce jeudi matin, la maison centrale d'Arles pour protester contre les procédures disciplinaires annoncées contre un surveillant de l'établissement après la remise d'un rapport sur l'assassinat d'Yvan Colonna.

UN BLOQUAGE POUR UNE «DURÉE INDETERMINÉE»

«Ce surveillant est un bouc émissaire. Il est accusé de tout alors qu'il n'a fait que son travail au mieux de ses capacités et en respectant les consignes qui lui ont été données. Pour nous, les fautes qui ont été commises viennent de l'administration pénitentiaire dans sa globalité, du ministère de la Justice», a dénoncé auprès de l'AFP Thomas Forner, délégué Ufap d'Arles.

«On va bloquer l'établissement à partir de jeudi 6h et pour une durée indéterminée». «Personne ne pourra entrer ou sortir», a-t-il annoncé, ajoutant que les autres syndicats «devraient normalement» se joindre à cette action. «Nous serons également présents», a confirmé à l'AFP Bruno Ferrier (CGT), évoquant une mobilisation intersyndicale avant de lancer : «n'importe qui à la place du surveillant aurait fait pareil. Il leur sert de disjoncteur».

«NET DÉFAUT DE VIGILANCE»

La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé jeudi dernier «le déclenchement de procédures disciplinaires» à l'encontre de l'ex-directrice de la prison et d'un surveillant, après la remise d'un rapport sur l'assassinat d'Yvan Colonna qui conclut à des «manquements» de leur part. Le surveillant chargé de l'aile où se trouvait l'indépendantiste corse, qui purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, a fait preuve d'un «net défaut de vigilance», en restant «sans aucun motif» éloigné du lieu des faits, qui ont duré neuf minutes, a notamment conclut le rapport de l'Inspection générale de la justice (IGJ).

«On avait à faire à un détenu radicalisé, connu pour des violences qui n'avait strictement rien à faire chez nous. Il n'est pas passé par le quartier d'évaluation de radicalisation et on l'a descendu du quartier d'isolement à la volonté du chef d'établissement et avec l'accord de la direction interrégionale parce qu'il ne présentait plus de risque», a -t-il rappelé. À la prison d'Arles, «il y a un rez-de-chaussée avec deux ailes, il ne pouvait pas être au four et au moulin. il était sur son secteur, pas parti se promener».

La note de service l'oblige à faire des rondes régulières, mais ne spécifie pas le temps durant lequel il doit s'absenter ou non», argue le syndicaliste se montrant plus sévère pour l'ex-directrice également mise en cause. «Pour elle, les faits sont avérés», tranche-t-il, évoquant des «irrégularités» et «un manque de management» dénoncés de longue date par les syndicats. «Aujourd'hui, nous défendons le surveillant, le dernier maillon de la chaine», a-t-il insisté.

Le 2 mars, Yvan Colonna avait été violemment agressé dans la salle de sport de la maison centrale par Franck Elong Abé, un homme de 36 ans qui purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans pour «association de malfaiteurs terroriste». Le «berger de Cargèse» était décédé des suites de ses blessures après trois semaines de coma.

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