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Electricité, pénurie, biodiversité… Tout savoir sur les conséquences de la sécheresse

Alors que les vagues de chaleur successives s’abattent sur la France depuis le début de l’été, les effets de la sécheresse se multiplient dans l’Hexagone. De l’approvisionnement des ressources et la production d’énergie, à l’agriculture et la biodiversité, de nombreux secteurs de la société sont affectés.

Cette semaine, une nouvelle vague de chaleur va traverser l’Hexagone, renforçant davantage la sécheresse connue dans le pays ces dernières semaines. Ces températures excessives ont des effets néfastes sur de nombreux domaines écologiques et économiques de la société.

L’agriculture

La sécheresse touchant de nombreux départements a un impact sur le rendement du secteur agricole. Habituellement, 80% de la consommation d’eau entre juin et août est destinée à l’agriculture. Avec les restrictions d’eau, une perte de production est constatée dans de nombreux secteurs alimentaires, comme les céréales ou les fruits et légumes.

Dans le même temps, les éleveurs s’inquiètent de l’assèchement des prés, causant une nutrition moins fournie pour le bétail et forçant parfois ces derniers à utiliser le fourrage prévu pour l’hiver afin de nourrir les bêtes.

Sur ses 100 hectares de pâtures disponibles pour son troupeau de 150 vaches, Étienne Gangneron, éleveur près de Bourges (Cher), n’a plus «un seul brin d’herbe depuis fin juillet». «Les prairies sont grillées. Nous sommes tous obligés désormais de puiser dans nos stocks de fourrages qui étaient destinés à tenir l’hiver prochain», a expliqué l’exploitant dans les colonnes du Parisien.

La production d’électricité

L’assèchement des rivières pose aussi problème pour la production électrique des barrages, qui représente la première source d’énergie renouvelable de France. EDF a par exemple noté une baisse de sa production de 23% au premier semestre 2022 par rapport à 2021. Un constat partagé par la Compagnie nationale du Rhône, qui a perdu 25% de sa production par rapport à sa moyenne historique.

Au-delà de la production d’électricité, la sécheresse joue aussi un rôle néfaste sur la production dans les centrales nucléaires. Avec le manque d’eau dans les rivières, dont elles se servent pour se refroidir, les centrales voient donc leur production ralentir.

La biodiversité

La réduction du débit de l’eau a des effets destructeurs sur la biodiversité, puisqu’elle pousse à son réchauffement et son altération, en raison de la diminution de la quantité d’oxygène et de la prolifération des algues.

«Entre la sécheresse et les pompages frauduleux, la situation est particulièrement dramatique cet été, et des milliers de poissons vont mourir du fait du débit trop bas qui les empêche de circuler et du manque d’oxygène. Grâce à notre réseau de sentinelles des rivières, nous avons déjà organisé des pêches de sauvetage pour pouvoir transporter certains poissons dans des zones en amont ou en aval où ils pourront trouver davantage d’eau», a regretté Claude Rostan, le maire d’Ubraye (Alpes-de-Haute-Provence), dans les colonnes du Parisien.

Par exemple, le débit du Rhin était de 550m3 par seconde à Strasbourg (Bas-Rhin) ces derniers jours, contre 4.000m3 à la même période l’an dernier. Par conséquent, le fonctionnement du premier axe fluvial européen est largement perturbé.

L'approvisionnement par péniches

Dans la même veine, les péniches transportant des denrées alimentaires comme les céréales voyagent actuellement au tiers de leur capacité afin d’éviter de s’échouer. Au total, 579 kilomètres de canaux sont fermés à la circulation par manque d’eau. Enfin, sur le canal de Bourgogne, la navigation est interdite depuis le 19 juillet dernier.

Les effets sur les vaches et la production de lait

Étienne Gangneron, éleveur près de Bourges (Cher), craint de perdre près de 1.000 litres de lait par vache au sein de son exploitation avec le manque d’eau touchant les prairies.

«Je pense que dans les mois qui viennent, on va avoir une pénurie de lait en France», a affirmé Yannick Fialip, le président de la commission économique de la FNSEA, le principal syndicat agricole.

La production de vin et d’huile d’olive

Alors que les grappes de raisin manquent d’eau, les vignes s’assèchent et la taille des raisins diminue, avec des conséquences inévitables sur la récolte. «D’abord, il y aura moins de volume et on va monter en alcool. Comme il y a moins d’eau dans les grappes, il y a plus d’alcool. Ce sont des raisins beaucoup plus mûrs et plus sucrés, par conséquent le sucre se transforme en alcool», a expliqué Pascal Lamorisse, vigneron dans le Var, au micro de CNEWS.

Une problématique qui affecte également la production d’huile d’olive en France. «Vous avez de toutes petites olives. Ce sont des variétés qui ne donnent pas de grosses olives mais à ce point-là quand même, c’est étonnant. C’est-à-dire qu’il faudra beaucoup de kilos d’olives pour faire un litre d’huile.

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