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Canicule : à quoi ressemblait la grande sécheresse de 1976

[STF / AFP]

La France, touchée par trois canicules successives depuis la mi-juin, subit ces dernières années des vagues de chaleur à la fois plus fréquentes et plus intenses, sous l'effet du changement climatique. Retour sur la sécheresse de 1976, ancrée dans les mémoires comme l’une des pires qu’ait connu la France.

Sols craquelés, rivières à sec et fourrage introuvable pour les bêtes : les sécheresses se font plus intenses et fréquentes en France depuis la fin du XXe siècle. Entre chaleure infernale et absence totale de pluies, celle de l’été 1976 a été un cauchemar, avec de nombreux morts et des moments difficiles pour l’agriculture et l'élévage français.

«La sécheresse de 1976 a été exceptionnelle sur une échelle de temps court en termes de déficits de précipitations», a souligné Météo-France dans son rapport Climsec de 2011 sur l'impact du changement climatique sur les sécheresses.

De la fin juin à la mi-juillet 1976, des records de chaleur sont battus. Il faut alors remonter à 1921 pour trouver de semblables conditions météorologiques.

une «calamité nationale»

Dès juin 1976, des taxes sont imposées pour empêcher l'exportation de paille et de foin et l'armée réquisitionnée pour transporter du fourrage vers les régions sinistrées.

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A Tours, la Loire a la taille d'une modeste rivière. Le 30 juin, le président Valéry Giscard d'Estaing parle d'une «calamité nationale» à laquelle doit répondre la «solidarité nationale».

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Le 25 août, le gouvernement annonce une aide de 2,2 milliards de francs pour l'agriculture, financée par une majoration exceptionnelle de l'impôt sur le revenu, «l'impôt sécheresse».

La situation ne s'améliore qu'à partir du mois d'octobre 1976, avec le retour des pluies. 

environ 4.500 personnes décédées

Cette vague de chaleur entraîne la mort d'environ 4.500 personnes, selon une estimation de Santé publique France publiée en avril 2019.

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Ces vagues de chaleur, qui s'observaient en moyenne une fois tous les cinq ans avant 1989, interviennent depuis 2000 tous les ans, a relevé Météo France.

Actuellement, «on est sur un événement majeur, qui se compare sans difficulté à 1976 ou 2003», selon Jean-Michel Soubeyroux, climatologue à Météo-France.

En août 2003, des records de chaleur étaient tombés. A Toulouse, Bordeaux, Limoges ou Montauban, le mercure dépassait les 40 degrés le 4 août, de quoi en faire l'été le plus chaud depuis la mise en place d'un réseau d'observation en France, et le plus meurtrier avec 15.200 morts (Santé publique France).

La canicule de 2003 «reste à ce jour la plus sévère jamais enregistrée en France», d’après Météo France, dépassant en intensité la canicule de 1976.

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