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Expulsion d'Hassan Iquioussen : la piste d'une «fuite en Belgique» privilégiée, annonce le préfet du Nord

Alors que le Conseil d'État a validé hier l'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen, ce dernier est en fuite. Lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui, mercredi 31 août, le préfet du Nord a confirmé que «le scénario privilégié est celui d'une fuite en Belgique».

Désormais inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR), l'imam Hassan Iquioussen qui doit être expulsé du territoire français vers le Maroc, est en fuite. Selon Georges-François Leclerc, préfet du Nord, la piste privilégiée est celle d'une «fuite en Belgique», a-t-il indiqué ce mercredi lors d'un point presse.

La veille, le Conseil d'État a confirmé l'expulsion de cet imam marocain. A la suite de cette décision, la police s'était rendue à son domicile, situé à Lourches près de Valenciennes (Nord), afin de l'interpeller et de l'expulser vers le Maroc. En vain, puisque le prédicateur n'y était pas. 

Georges-François Leclerc a précisé lors de sa conférence de presse, que l'imam controversé avait «eu connaissance de la décision (Ndlr. du Conseil d'État) par son conseil en même temps que le ministre (Ndlr. Gérald Darmanin)».

plusieurs résidences 

Alors que de nombreuses voix se sont élevées pour dire que l'imam n'aurait pas dû pouvoir s'enfuir, le préfet du Nord a tenu à répondre aux critiques en rappelant que la France est un «Etat de droit et qu'on ne peut, sans fondement juridique, rentrer dans un domicile privé.»

De plus, a ajouté Georges-François Leclerc, «la surveillance de Monsieur Iquioussen était proportionnée dans un cadre administratif (...) Nous sommes dans une démocratie et dans un Etat de droit ou il n’est pas possible en dehors de cas de flagrance d’exercer une surveillance permanente sur une personne (…) Nous respectons l’État de droit», a-t-il insisté.

Par ailleurs, dans le cadre des perquisitions, les forces de l'ordre avaient le choix entre plusieurs adresses. «Hassan Iquioussen était susceptible de se trouver dans deux domiciles différents», a expliqué le préfet du Nord ajoutant que ce dernier s’était «soustrait à une mesure d’expulsion et était donc devenu un délinquant.»

Ainsi, s’il est interpellé au cours de sa fuite, Hassan Iquioussen «sera immédiatement placé dans un centre de rétention administrative.»

Le laissez-passer consulaire suspendu par le Maroc 

Cependant, même si l'imam est arrêté par les autorités françaises, son expulsion risque de s'avérer compliquée. En effet, une source proche du dossier a indiqué à Europe 1 que le Maroc a suspendu le «laissez-passer consulaire» qu'il avait délivré le 1er août dernier à l'imam Hassan Iquioussen afin de permettre son expulsion par la France vers ce pays.

Cette source a expliqué cette décision par le fait qu'il «n'y avait pas eu de concertations avec les autorités marocaines», au lendemain de la décision du Conseil d'État ouvrant la voie à son expulsion. La décision d'expulsion est «unilatérale», a-t-on ajouté.

En choisissant de confirmer l'expulsion d'Hassan Iquioussen, le Conseil d'État a désavoué le tribunal administratif de Paris, qui avait suspendu en urgence le 5 août l'expulsion de cet imam réputé proche des Frères musulmans. Le Conseil d'État a estimé de son côté que cette décision de l'expulser vers le Maroc ne constituait pas «une atteinte grave et manifestement illégale à (sa) vie privée et familiale». 

L'expulsion d'Hassan Iquioussen avait été annoncée quelques jours plus tôt, le 28 juillet, par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Ce dernier lui reprochait sa proximité avec les Frères musulmans et «un discours prosélyte incitant à la haine et la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République». Dans les faits, des propos antisémites, favorables à la soumission des femmes aux hommes, ou encore pro-charia. 

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