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Paris : ce qu'il faut retenir du plan de sobriété énergétique présenté par Anne Hidalgo

Anne Hidalgo ambitionne de baisser de 10 % la consommation énergétique de la Ville de Paris. Anne Hidalgo ambitionne de baisser de 10 % la consommation énergétique de la Ville de Paris. [© JULIEN DE ROSA / AFP]

Alors que la crise énergétique et l'explosion des prix de l'électricité et du gaz contraignent de nombreuses collectivités à réduire leur consommation énergétique, la maire de Paris Anne Hidalgo vient ce mardi 13 septembre de présenter son plan de sobriété énergétique.

Réduire la consommation énergétique de la Ville de Paris et de ses habitants : voilà l'objectif d'Anne Hidalgo, qui a présenté ce mardi son plan de sobriété énergétique, portant l'ambition de faire baisser la consommation de gaz et d'électricité de 10 % dans la capitale. L'équivalent, selon la maire, de la consommation énergétique de 226 écoles par an.

Au programme : des mesures concrètes de réduction de la consommation de gaz et d'électricité des bâtiments publics parisiens ainsi que la poursuite de sa politique en faveur de la rénovation thermique des logements sociaux mais aussi des co-propriétés privées.

Extinction de l'éclairage ornemental des monuments publics

Mesure forte, car particulièrement concrète. Dès le jeudi 23 septembre, l'éclairage qualifié d'«ornemental» des bâtiments publics s'éteindra tous les soirs, à partir de 22h, comme à l'Hôtel de Ville (jusqu'ici éclairé jusqu'à 1h du matin).

Concrètement, il s'agira d'éteindre l'éclairage des façades extérieures de l'Hôtel de Ville, de la Tour Saint-Jacques, mais également des mairies d'arrondissement ainsi que des musées municipaux.

Extinction de la Tour Eiffel la nuit

Même chose du côté de la Tour Eiffel, qui «dès que possible» restera dans le noir toutes les nuits, à partir de 23h45. Heure de fermeture de la Dame de Fer au public. Au lieu de 1h du matin aujourd'hui.

Une action plus «symbolique» qu'autre chose, mais qui doit marquer selon Anne Hidalgo la volonté de la municipalité «d'éteindre les bâtiments partout où cela est possible», afin de faire face à la crise énergétique.

A noter que l'éclairage public ne sera pas éteint «pour des questions de sécurité». Néanmoins, la municipalité assure que 286 millions d'euros seront investis pour équiper les 44.000 luminaires de LED basse consommation.

Un investissement important qui devrait, d'ici à 2030, permettre de faire baisser les consommations de 60 % par rapport à 2004.

Réduction de la température des piscines

Autre sujet particulièrement concernant pour les Parisiens : la température des piscines parisiennes va être abaissée d'un degré Celsius. Celle-ci va ainsi passer de 27 à 26°C dans le bâtiment et de 26 à 25°C dans l'eau, a expliqué la maire.

En ce qui concerne la mise en pratique de cette mesure, Anne Hidalgo a assuré que des discussions devaient encore se tenir avec les collectifs d'usagers ainsi qu'avec les clubs sportifs concernés. Tout en confirmant que le souhait de la municipalité était de les maintenir ouvertes, y compris au plus fort de la crise.

Elle a également précisé que la municipalité parisienne avait investi 500 millions d'euros pour la rénovation thermique de 20 groupes scolaires et de deux piscines.

Réduction de la température des bâtiments publics

Même chose pour ce qui est des bâtiments publics, dont la température sera abaissée d'un degré Celsius, passant ainsi de 19 à 18°C dans les différents établissements accueillant du public.

Quant à la mise en route du chauffage cet hiver dans ces bâtiments, la maire a précisé qu'elle serait décalée le plus possible, au moins d'«un mois par rapport à d'habitude», tout en soulignant que la Ville «s'adaptera» si le mois de novembre était particulièrement froid.

La nuit, et le week-end, lorsque ces bâtiments ne sont pas fréquentés, la température sera fixée à 12 °C. Le matin, il sera également possible de décaler d'une demi-heure la mise en route du chauffage.

Seule exception : «pour des raisons évidentes, nous ne pourrons pas appliquer cette mesure dans les Ehpad et les crèches de la Ville», a ainsi ajouté Anne Hidalgo.

lutte contre la précarité énergétique

Anne Hidalgo a également souhaité «accompagner les personnes en situation de précarité énergétique». D'abord avec le «Fonds de solidarité Logement Energie» (FSL) et l'aide Paris Famille, dotés de 10 millions d'euros, et qui bénéficient à 43.000 familles parisiennes.

Mais aussi avec le futur Service Local d’Intervention, qui sera mis en place en novembre prochain et dont l'objectif sera d'organiser des visites à domicile, pour établir des diagnostics pour la réalisation de petits travaux. Pour les réaliser, un fonds d’aide doté de 400.000 euros sera disponible afin «de pouvoir engager ces travaux».

Accélération de la transition énergétique

Enfin, la maire a annoncé l'«accélération de la transition énergétique». C'est-à-dire l'amplification de la rénovation énergétique des bâtiments publics, à l'instar de ces 20 groupes scolaires, 8 collèges et 2 piscines qui doivent être rénovés dans le cadre de Contrats de Performances Energétiques (CPE), pour 500 millions d'euros.

Mais aussi l'accélération de l'«éco-rénovation» des logements privés. Si 39.000 logements privés en ont déjà bénéficié depuis 2014, Dan Lert, l'adjoint à la mairie de Paris chargé de la transition écologique, a affirmé vouloir «tripler le nombre de logements rénovés d'ici à 2026, en passant à 40.000 logements privés par an rénovés, contre 5.000 aujourd'hui».

Ou encore la poursuite de «la rénovation énergétique du parc social avec 5.000 logements rénovés par an, l’accompagnement préventif des locataires et le raccordement au réseau de chaleur collectif pour ne plus être dépendant du gaz». 

«Depuis 2014, pas moins de 58.000 logements sociaux ont ainsi été rénovés», a fait savoir Ian Brossat, l'adjoint à la mairie de Paris chargé du logement, qui estime à «600 le nombre de résidences rénovées» pour un budget de «600 millions d'euros». «C'est trente fois plus que l'Etat, qui a mis 18 millions d'euros sur la table», a-t-il ajouté.

A ce sujet, Anne Hidalgo a «lancé un appel au nom de toutes les collectivités territoriales» : «nous avons besoin du soutien de l’Etat pour accélérer la transition énergétique. Il faut que les collec puissent continuer à investir», a-t-elle lancé, expliquant que «le pire de ce qui pourrait arriver à notre pays», c’est «que les collectivités arrêtent d'investir» parce qu'elles n'en «auraient plus les moyens».

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