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Ariège : 168 brebis chutent d’une falaise, l'ours dans le viseur des bergers

De nombreux éleveurs, chasseurs et élus locaux sont opposés à la présence de l'ours dans les Pyrénées. [IROZ GAIZKA / AFP] De nombreux éleveurs, chasseurs et élus locaux sont opposés à la présence de l'ours dans les Pyrénées. [IROZ GAIZKA / AFP]

Près de 170 brebis ont été retrouvées mortes dimanche dernier en Ariège, après s’être jetées dans le vide. Les éleveurs dénoncent alors la responsabilité de l'ours. Les défenseurs du plantigrade, soulignent eux, l'absence de preuves.

Dans une estive en Ariège, au sein des Pyrénées, environ 170 brebis se sont jetées dans le vide et ont été retrouvées mortes. Pour les éleveurs, nul doute que ce drame ait été causé par un ours. Mais sans preuve plausible, les défenseurs du plantigrade, eux, se défendent. 

«Il n'y a pas de doute, 168 brebis qui se jettent dans le vide, il doit bien y avoir quelque chose derrière qui les pousse», a affirmé mardi 13 septembre à l'Agence France-Presse, Alain Servat, le président de la Fédération pastorale de l'Ariège.

«On ne connaissait pas les dérochements avant la présence de l'ours», ajoute celui qui est aussi maire de la commune d'Ustou. Pour lui, la seule solution est que l’État «prenne aujourd'hui une décision en disant la cohabitation (avec l'ours) n'est plus possible».

«Combien de drames encore avant que de vraies solutions nous soient proposées ?», a déploré sur sa page Facebook, l'Association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées (ASPAP), en publiant des photos de dizaines de brebis mortes.

Du côté de la présidente du département de l’Ariège, l’indignation est la même : «Je suis en colère parce que le travail quotidien de nos éleveurs est mis à mal par un État sourd aux appels à l'aide», a écrit Christine Téqui, sur sa page Facebook.

L'État sans récation

Au lendemain du dérochement, survenu dimanche 11 septembre 2022, des équipes de l'Office Français de la Biodiversité (OFB) ont effectué des constats sur place. «Dans la plupart des dérochements, depuis vingt ans, les résultats montrent qu'il n'y a aucun indice de prédation par l'ours», affirme pour sa part Alain Reynes, le directeur de l'association Pays de l'ours-Adet.

«N'importe quoi peut faire dérocher un troupeau, un chien, un sanglier, un orage... Mais il n'y a que si c'est l'ours, ou si on laisse penser que c'est l'ours, que ce sera indemnisé (...) même en l'absence d'indices de prédation», ajoute-t-il, en déplorant la «perversité du système».

De nombreux éleveurs, chasseurs et élus locaux sont opposés à la présence de l'ours dans les Pyrénées, défendue par l’État et des associations de défense de la biodiversité.

Alors que le plantigrade avait pratiquement disparu de ce massif montagneux, un programme de réintroduction d'ours bruns de Slovénie a été engagé dans les années 1990. Aujourd'hui, ils sont environ 70, selon les autorités françaises, notamment dans le centre des Pyrénées, en Ariège côté français, dans le val d'Aran côté espagnol.

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