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Sondage : les Français très partagés sur l'accueil des étrangers dans les zones rurales en manque de population

Le président de la République souhaite accueillir davantage d’étrangers, ceux qui possèdent un titre de séjour et donc le statut de réfugié, dans les espaces ruraux. [MARTIN BUREAU / AFP]

Emmanuel Macron a plaidé la semaine dernière pour une meilleure répartition des étrangers sur le territoire, en les accueillant davantage dans les zones rurales en manque de population. Une idée sur laquelle l'opinion est très partagée, comme le révèle, ce jeudi, un sondage exclusif de l'institut CSA pour CNEWS. En effet, 48 % des sondés sont contre ce projet, lorsqu'une légère majorité (52 %) y est favorable.

Vers une meilleure répartition des étrangers qui arrivent sur le territoire Français ? C’est la proposition d’Emmanuel Macron, qu’il compte mettre en œuvre grâce à un projet de loi sur l’asile et l’immigration qui sera présenté en 2023, et sur laquelle les Français apparaissent partagés.

Selon un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, révélé ce jeudi, une légère majorité de Français (52 %) se montre ainsi favorable à l’accueil des étrangers dans les zones rurales en perte de population, lorsque 48 % s'y opposent. Dans le détail, 41 % des sondés sont plutôt pour et 11 % tout à fait pour. En face, 25 % des personnes interrogées sont totalement contre et 23 % plutôt contre.

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Le président de la République souhaite en effet accueillir davantage d’étrangers, ceux qui possèdent un titre de séjour et donc le statut de réfugié, dans les espaces ruraux. L’objectif est double : d’une part, cesser d’entasser les réfugiés dans les grandes zones urbaines, notamment en Île-de-France, où ils vivent dans une grande précarité, et leur proposer de meilleures conditions d’accueil ; de l’autre, redynamiser des zones en perte de population, et lutter contre la fermeture de certains services publics, comme des classes d’écoles primaires ou de collèges, faute de population.

Les Français des communes rurales plutôt opposés

Selon l’enquête de l'institut CSA, les jeunes de moins de 35 ans sont majoritairement favorables à cette idée (57 %), tandis que la balance s’inverse chez les plus de 65 ans, qui y sont plus réticents (55 % défavorables, 45 % favorables).

Concernant la commune de résidence, les Français restent tout aussi partagés, bien que les Français des communes rurales soient défavorables à 52 % à l’accueil des étrangers dans les zones en perte de population, contre 45 % pour les habitants des communes de plus de 100.000 habitants.

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Au niveau de la proximité politique, la gauche reste très largement ouverte à l’accueil des étrangers en zone rurale, avec 80 % des proches de La France insoumise qui l’approuvent, 77 % pour les proches du Parti socialiste, et 87 % pour Europe Écologie – Les Verts. Les partisans d’Emmanuel Macron partagent également largement cette idée (76 %).

La droite et l'extrême droite défavorables

C’est à droite et à l’extrême droite que l’idée ne passe pas. En effet, 70 % des partisans des Républicains sont opposés à la venue d’immigrés dans les zones moins densément peuplées. Cette proportion monte à 88 % pour les proches du Rassemblement national (RN), et à 97 % pour les partisans de Reconquête.

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La semaine dernière, une manifestation avait été organisée par des élus et partisans du RN à Callac, dans les Côtes-d’Armor, contre le projet «Horizon», qui visait justement à accueillir une centaine de réfugiés dans la commune de 2.200 habitants. Les élus RN et Reconquête ont notamment estimé qu'avec ce projet, des réfugiés auraient droit à des aides auxquelles les habitants de la commune rurale ne peuvent prétendre. 

De son côté, l’Office français de l’immigration et de l'intégration (Ofii) s’est montré favorable à la proposition d’Emmanuel Macron de mieux répartir les populations étrangères sur le territoire. «Je pense que c’est une bonne solution parce qu’on a déjà une expérience de ce type. En ce qui concerne les demandeurs d’asile, nous faisons une répartition sur l’ensemble du territoire pour éviter la concentration en particulier en Île-de-France», avait notamment expliqué le patron de l’Ofii, Didier Leschi, au micro de RMC.

Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne les 20 et 21 septembre, sur un échantillon représentatif de 1.010 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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