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Affaire Quatennens : «une gifle n'est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours», affirme Manuel Bompard

Invité ce vendredi 23 septembre dans La Matinale de CNEWS, Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône, est revenu sur l'affaire Quatennens et a estimé qu'«une gifle n'est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours».

Des propos qui à n'en pas douter feront réagir. Après avoir précisé ne pas minimiser les faits reprochés à Adrien Quatennens, Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône, s'est fendu d'un argumentaire inattendu pour prendre la défense de son collègue sur les bancs de l'Assemblée nationale.

«J'essaye de faire la part des choses. Une gifle n'est jamais acceptable mais une gifle n'est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours. Et une gifle n'est pas égale à un homme qui est accusé de viol après avoir drogué les personnes qui l'accusent (...). Il faut qu'on arrive sur ces sujets à avoir de la nuance», a-t-il affirmé ce vendredi sur CNEWS.

Les déclarations de Manuel Bompard ont rapidement fait l'objet de vives critiques sur les réseaux sociaux. «Des propos abjects qui banalisent la violence. Des propos qui abîment le combat contre les violences faites aux femmes. Des propos qui vous discréditent totalement sur ce sujet», a réagi la ministre en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes Isabelle Rome.

«Taisez-vous, maintenant ! Ça suffit ! C’est à la justice de juger cette affaire. Vos propos font un tort considérable au combat pour la protection des femmes face aux violences», a commenté Marlène Schiappa, ex-ministre de l'Egalité femmes-hommes, en charge aujourd'hui de l'Economie sociale et solidaire et du monde associatif.

Manuel Bompard réagit sur Twitter

Face à la polémique, Manuel Bompard a tenu à apporter quelques précisions, via une «mise au point» publiée vendredi après-midi sur son compte Twitter. «(...) Je n'ai jamais dit, ni pensé, qu'une gifle n'était pas grave. C'est un fait grave et inacceptable et je l'ai rappelé ce matin dans mon propos. Je rappelle seulement des principes fondamentaux en droit : proportionnalité de la peine (...) et individualisation des peines (...). Par conséquent, une gifle ne sera pas sanctionnée aussi sévèrement que des coups répétés pendant des mois, voire des années. De même, une gifle n'est pas la même chose qu'un viol.», a-t-il notamment écrit.

L'affaire Adrien Quatennens, qui a décidé de se mettre en retrait de ses fonctions de coordinateur au sein de LFI, a provoqué un important séisme au sein du parti où le combat féministe est porté de longue date. A cette première polémique, s'en était ajoutée une deuxième, inhérente à la réaction du chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon.

Dimanche 18 septembre, alors qu'Adrien Quatennens venait de publier une lettre dans laquelle il reconnaissait notamment avoir donné une gifle à sa femme, l'ex-candidat à l'élection présidentielle avait d'abord dénoncé dans un tweet «la malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux» et salué en revanche la «dignité» et le «courage» de la figure montante de LFI, lui redisant sa «confiance» et son «affection».

Quelques heures plus tard, Jean-Luc Mélenchon avait maladroitement essayé de corriger le tir. «Une gifle est inacceptable dans tous les cas. Adrien l'assume. C'est bien», avait-il écrit sur Twitter.

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