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Scandale Buitoni : les victimes réclament 250 millions d’euros à Nestlé pour le préjudice subi

Les salariés de l’usine Nestlé de Caudry (Nord), dont sont sorties les pizzas contaminées, ont confirmé des négligences en matière d’hygiène et de contrôle. [FRANCOIS LO PRESTI / AFP]

Sept mois après le scandale sanitaire lié à la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraich’Up de Buitoni, ayant fait deux morts et des victimes avec des séquelles à vie, l’avocat Pierre Debuisson a réclamé 250 millions d’euros d’indemnisation à Nestlé le dimanche 18 septembre.

Anomalies cérébrales, insuffisance rénale aigüe et même un cas de stade neurovégétatif pour une enfant de 12 ans. La liste des graves complications touchant certaines des 55 victimes contaminées par la bactérie E.Coli, après avoir consommé une pizza surgelée de la marque Buitoni en début d’année, est longue.

L’avocat toulousain Pierre Debuisson a déposé au tribunal administratif de Nanterre (Hauts-de-Seine) une assignation pour «faute lourde» à l’encontre de Nestlé, propriétaire de la marque Buitoni, la semaine dernière, selon une révélation du JDD. Ce dernier a réclamé 250 millions d’euros d’indemnisation à la firme pour les 48 familles touchées qu’il représente dans cette affaire. Cette procédure au civil est venue compléter l’information judiciaire ouverte en mai dernier à Paris pour «homicide involontaire et blessures involontaires».

Le lien entre la bactérie et les pizzas a été établi

Dans un courrier en date du 7 avril dernier, l’agence nationale de santé publique a établi le lien entre la bactérie Escherichia coli (E.coli) et la consommation des pizzas incriminées. «Les enquêtes conduites par les autorités sanitaires ont permis d’identifier un lien entre la consommation de pizzas Fraîch’Up de marque Buitoni et la survenue de ces cas groupés», a assuré l’organisme lié au ministère de la Santé.

Pierre Debuisson a estimé que le géant de l'agroalimentaire avait privilégié l’aspect économique à la préservation de la santé de ses clients. «Nestlé a rappelé ses produits incriminés en mars 2022, alors que les responsables étaient parfaitement au courant des cas de contaminations graves depuis janvier 2022. Ils ont attendu que les autorités leur disent d’arrêter de vendre ces pizzas alors qu’ils auraient dû stopper les ventes bien plus tôt», a affirmé ce dernier dans les colonnes de La Dépêche.

De son côté, la firme suisse avait affirmé que «les analyses effectuées sur l’ensemble des chaînes de production et leur environnement n’ont décelé aucune présence de la bactérie». Toutefois, les salariés de l’usine Nestlé de Caudry (Nord), dont sont sorties les pizzas contaminées, ont confirmé des négligences en matière d’hygiène et de contrôle, avec des cuves «non nettoyées depuis 2015 car il fallait produire plus et à moindre coût», selon le journal local.

Nestlé va mettre en place un fonds de soutien

En réponse, Nestlé a annoncé la mise en place d’un fonds de soutien pour «les patients atteints de syndrôme hémolytique et urémique (SHU) typique ou atypique en 2022», à savoir les jeunes enfants atteints d’insuffisance rénale aigüe.

Dans ce communiqué, qui revient sur les résultats communiqués par l’agence nationale de santé publique, le géant de l’alimentaire s’est engagé à «mettre en place les mesures nécessaires pour que pareille situation ne puisse se reproduire». Nestlé a également commenté le constat dressé par l’organisme gouvernemental : «au vu de ces résultats, l’hypothèse la plus probable serait celle d’une contamination à la bactérie E.coli STEC de la farine, issue de la dernière récolte de blé, que nous n’avons pas détectée».

Des suppressions de postes annoncées dans l’usine de Caudry

La ligne de production concernée par ce scandale au sein de l’usine Buitoni de Caudry restera fermée, ce qui se traduira par des suppressions de postes. La semaine dernière, un porte-parole du groupe a tablé sur près de 80 emplois concernés par un plan de départ «reposant sur le volontariat».

En plein régime en mars dernier, cette ligne de production comptait pourtant 182 personnes travaillant à temps plein. Sous réserve du feu vert des autorités, Nestlé a annoncé le redémarrage de la seconde ligne de production, ne concernant pas les pizzas de la gamme Fraich’Up, en novembre prochain.

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