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Canteleu : la Ville ne prendra pas à sa charge les frais de justice de la maire, mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants

Mélanie Boulanger et son adjoint ont d'abord contesté cette décision mais s'y sont résolus car ne souhaitent pas «prendre de risque» sur une éventuelle nouvelle procédure judiciaire. [LOU BENOIST / AFP]

Lundi 26 septembre, les élus de Canteleu (Seine-Maritime) ont voté à l'unanimité le retrait de deux délibérations autorisant le financement par la Ville des frais de justice visant à assurer la défense de la maire (PS) Mélanie Boulanger mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants.

La commune ne débloquera pas d'argent public. Alors que le 13 juin dernier, la municipalité de Canteleu accordait la «protection fonctionnelle» à Mélanie Boulanger, maire PS de la ville, et d’Hasbi Colak, son adjoint au développement économique, tous deux mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants, elle fait désormais marche arrière.

En effet, comme le relaie le site 76actu, la municipalité ne mettra en place aucun soutien financier. Les deux intéressés ne pourront donc pas s'appuyer sur la commune pour «la prise en charge des honoraires, frais et divers liés à [leur] défense, estimée [chacune] à 15.000 euros.»

Une séquence qui intervient après que le préfet de Seine-Maritime, Pierre-André Arnaud, a repris la mairie sur ces deux délibérations, souligne de son côté le média d'investigation local le Poulpe.

Une aide qui aurait pu être considérée comme du détournement de fonds

Ce dernier fait ainsi part d'un courrier envoyé cet été aux élus par le représentant de l'Etat dans lequel il indiquait que «les faits reprochés présenteraient le caractère de fautes personnelles détachables de la fonction d'élus». De plus, l'utilisation du budget de la Ville pour ces frais «pourrait être considérée comme du détournement de fonds publics».

Mélanie Boulanger et son adjoint ont d'abord contesté cette décision mais s'y sont résolus car ne souhaitent pas «prendre de risque» sur une éventuelle nouvelle procédure judiciaire. 

Pour rappel, en avril 2022, Mélanie Boulanger, maire de Canteleu et vice-présidente de la Métropole avait été mise en examen, avec un de ses adjoints, pour «complicité de trafic de stupéfiants». 

La justice cherche à déterminer les liens entre les deux élus et une famille implantée à Rouen et établie dans le trafic de stupéfiants. Connue des services de police, la fratrie a cherché à dissuader la maire de Canteleu de son combat contre la délinquance, selon l'ex-candidate aux élections régionales. 

Les deux prévenus sont toujours présumés innocents et l'instruction est toujours en cours.

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