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50 ans du Rassemblement national : un anniversaire fêté dans la discrétion, sans Jean-Marie Le Pen

Marine Le Pen entourée des deux candidats à la présidence du RN : Louis Aliot et Jordan Bardella. [PASCAL GUYOT / AFP]

Le Rassemblement national célèbre ce mercredi 5 octobre ses 50 ans d'existence. Un anniversaire fêté sans tambour ni trompette, en raison de l'héritage encombrant des années Jean-Marie Le Pen.

Ce jeudi, c'est sous les dorures du Palais Bourbon que le Rassemblement National de Marine Le Pen célèbrera son 50e anniversaire, lors d'un discret «colloque» jalonné de trois conférences. «L'occasion de revenir sur les victoires idéologiques que nous avons enregistrées», selon les mots du président par intérim, Jordan Bardella.

Selon les informations du Parisien, les participants se pencheront sur les «apports idéologiques» du FN/RN dans le débat public : lutte contre l'immigration et le mondialisme, défense de la laïcité, patriotisme économique...

Pas question d'évoquer les pages les plus sombres de l'histoire du parti : ni sa fondation en 1972 par des militants du mouvement d'extrême droite Ordre nouveau (dont l'ancien SS Pierre Bousquet), ni la brutale scission avec Bruno Mégret en 1988, ni les déclarations racistes et antisémites de son ancien président Jean-Marie Le Pen - grand absent de la cérémonie.

Marine Le Pen n'a pas de «gomme» pour «effacer»

Sept ans après avoir exclu son père du parti, Marine Le Pen se veut tournée vers l'avenir mais ne renie pas complètement le passé du Front national, aussi encombrant soit-il.

«Je ne suis pas une dirigeante soviétique, je n’utilise pas une gomme pour effacer. Le mouvement a avancé, en commettant sûrement des erreurs, des maladresses, peut-être même parfois des fautes, mais en ouvrant des débats qu’aucun autre parti n’a évoqués», assure-t-elle dans un entretien au Parisien mardi.

Depuis son arrivée à la tête du parti en 2011, la dirigeante d'extrême droite s'acharne à «dédiaboliser» le Front national, devenu Rassemblement national sous sa houlette en 2018. Le but : en finir avec les polémiques pour rendre le parti moins répulsif d'une part, mais aussi plus crédible politiquement.

banalisation du vote RN

Changement de nom, mise à l'écart des profils les plus sulfureux, discours anti-immigration doublé d'une dimension sociale... La stratégie a aussi consisté à élargir l'électorat vers les classes modestes.

Marine Le Pen, qui s'apprête à passer la main après plus de dix ans de présidence, a vu ses efforts récompensés. Elle a accédé par deux fois au second tour de l'élection présidentielle, enregistrant un record de voix historique en 2022, et envoyé 89 députés à l'Assemblée nationale lors des dernières législatives. Une percée inédite, même si un «plafond de verre» semble toujours l'empêcher d'accéder à la magistrature suprême.

Toujours est-il que, dans l'opinion, le parti attire de plus en plus, et surtout, effraie de moins en moins. Selon une enquête récente de la Fondation Jean-Jaurès, le RN n'est plus le parti le plus jugé «dangereux pour la démocratie», détrôné par la France insoumise.

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