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«Big» 2022 : Danae.io casse les codes en permettant «aux acteurs du monde de l'art de réaliser des œuvres sous forme de NFT»

Rachel Chicheportiche est PDG de Danae.io, une start-up française qui propose le travail d'artistes contemporains en NFT, et démocratise l'art numérique. [©RachelChicheportiche]

À l’occasion de l'édition 2022 de «Big», plus grand rendez-vous business d’Europe organisé par Bpifrance ce jeudi 6 octobre à Paris, CNEWS a donné la parole à plusieurs chefs d'entreprises incarnant l'innovation. Parmi eux, Rachel Chicheportiche, dirigeante de Danae.io, start-up qui développe l’art contemporain via les NFT.

Le point de rencontre entre beaux-arts et NFT. Tel est le pari réussi de Danae.io. Cette plate-forme s’impose en effet aujourd’hui comme le premier acteur français dans la vente de NFT (Non-Fongible-Token) d’œuvres artistiques. Validé par l’AMF (autorité des marchés financiers), son modèle consiste ainsi à mettre en lumière des artistes émergents de la scène digitale.

À sa tête depuis 2021, Rachel Chicheportiche qui s’est, dans ce contexte, fixée pour objectif d’attirer les galeries d’art vers ce nouvel espace numérique, propre à la création innovante. Un condensé de sa passion première, l’art, et de son champ de compétences pour cette entrepreneure passionnée qui, en vingt ans, a accumulé une solide expérience.

Après avoir suivi une formation juridique à l'université et intégré l’ESSEC, Rachel Chicheportiche, avocate de métier, a ainsi d'abord rejoint, en 2000, le groupe Louis-Dreyfus, une multinationale de négoce spécialisée dans les matières premières agricoles, où elle officia principalement au sein du service juridique, et notamment au pilotage des opérations de fusions-acquisitions.

Elle quittera finalement le géant agroalimentaire pour un quasi-homonyme, la marque de maroquinerie Jérôme Dreyfuss, aujourd’hui mondialement représentée, pour en devenir la présidente. En 2008, la première boutique new-yorkaise de la marque avait d'ailleurs vu le jour financée déjà en partie par Oséo, devenu Bpifrance.

S’ensuivent onze années où Rachel Chicheportiche participe au développement de la marque et à l’ouverture de nouveaux points de vente à l’international comme à Tokyo, Taiwan et plus récemment à Londres, en 2015. Après avoir revendu ses participations et s’être retirée de la société, l'entrepreneure poursuit son chemin vers l’art, sa passion première.

C’est ainsi que s’ouvrent les portes de la start-up Danae.io, dont la principale mission consiste à attirer les galeries d’art vers l’espace NFT. Un nouveau terrain à conquérir alors qu'aujourd’hui, 97 % du marché des œuvres d’art en NFT est représenté par des artistes émergents de la scène digitale.

Une dizaine de collaborateurs qui voient grand

Ainsi la petite dizaine de collaborateurs que compte la start-up noue des partenariats avec des galeries d’art. L’enjeu étant d’attirer des artistes influents, à passer sur un support novateur, offrant des possibilités de création différentes.

Rachel Chicheportiche et son équipe font appel à des développeurs, pour assurer la mutation d'un projet, ou la production d'une autre œuvre, en collaboration avec l'artiste.  

C’est le cas, par exemple, de la photographe afghane Fatimah Hossaini dont sa collection «La beauté au milieu de la guerre», mettant à l’honneur les femmes de son pays natal, est disponible en NFT sur Danae.io.

«Notre vocation est de permettre aux acteurs du monde de l’art traditionnel de réaliser des projets sous forme de NFT», résume Rachel Chicheportiche. «On ne vend pas simplement un NFT, mais un projet artistique, structuré et sécurisé», plaide-t-elle encore.

Cette transposition, Danae.io peut se targuer d’être la seule entité en France à la permettre, les autres acteurs privilégiant un échange B2C (Business to consumer, expression qui désigne l'ensemble des techniques marketing mettant en relation directe le vendeur et le consommateur, ndlr), entre l’artiste et l’acquéreur d’une œuvre en NFT. 

«On tire une force de ne pas être dans la spéculation, mais dans la création artistique. On n’acquiert pas une œuvre pour la vendre mais parce qu’elle nous fait envie», ajoute Rachel Chicheportiche.

L'hybridité sous toutes ses formes 

En 2021, Danae.io s'était déjà distingué en remportant le concours international lancé par le département des Hauts-de-Seine pour la réalisation de la statue de l'Égalité, à la pointe de l'Île Seguin, près de la Seine musicale. Ce projet hybride, dont la partie physique est assurée par l'artiste japonais Kohei Nawa, doit propulser l'entreprise française. 

Danae.io proposera ainsi bientôt une visite de la sculpture via une application de réalité augmentée. C’est cette approche innovante qui a d’ailleurs contribué à l’attribution de l’appel d’offres.

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©Kohei Nawa / Sandwich Inc

De ce fait, les utilisateurs vont pouvoir, grâce à cette technologie, suivre un chemin virtuel, partant de la salle de concerts jusqu'à la statue, haute de 25 mètres, et découvrir des informations et contenus exclusifs propres à sa création. 

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©Kohei Nawa / Sandwich Inc

Cette polyvalence des supports, Danae.io la cultive sur des projets mais surtout autour des événements que l'entreprise organise. Avec son antenne de New York, la start-up française propose des vernissages d'artistes dans des galeries parisiennes, accessibles en simultané aux États-Unis, via le «multivers», cet ensemble interconnecté de réalités alternatives dont on parle de plus en plus.

Grâce à cela, l'exposition parisienne de la collection «La beauté au milieu de la guerre», de Fatimah Hosseini, est aussi parvenue en Amérique. 

Mise à l'honneur lors du Big 2022, ce jeudi 6 octobre à l'Accor Arena, à Paris (12e), sous la bannière de la «French Touch», Danae.io entend faire de la pédagogie, à la fois au sein du milieu artistique et des amateurs, mais également du grand public. 

Surtout que l'achat des œuvres se fait majoritairement en cryptomonnaie. Précisément, Danae.io utilise le Polygon (MATIC) sur sa plate-forme NFT, mais compte développer, dans peu de temps, un modèle permettant l’achat d’une œuvre unique en euros.

Un moyen supplémentaire d’ouvrir plus facilement les NFT aux amateurs d’art contemporain, dont la maîtrise des cryptomonnaies n’est pas encore assimilée.

«Nous pensons que la transition de l’art numérique vers les NFT ne sera possible qu’avec des sociétés franco françaises», anticipe l'entrepreneure, qui sera présente ce jeudi au plus grand rassemblement d'entrepreneurs d'Europe organisé par Bpifrance. 

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