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Mort de Lola à Paris : le deuxième suspect mis en examen

Le mobile du meurtre n’est pas encore établi. La piste d’un différend avec les parents de la victime est étudiée. [Christophe SIMON / AFP]

Deux personnes ont été présentées ce lundi 17 octobre à un juge d’instruction concernant l’enquête sur la mort de Lola, 12 ans, retrouvée vendredi dans une valise à Paris. La principale suspecte du meurtre, Dahbia B., a été mise en examen et placée en détention provisoire. L'homme a été mis en examen du chef de recel de cadavre.

L’enquête avance. Âgé de 43 ans, l'homme, soupçonné d'avoir hébergé et véhiculé la suspecte, a été mis en examen du chef de recel de cadavre, a-t-on appris de sources judiciaires, ce lundi 17 octobre au soir. Il a été placé sous contrôle judiciaire. La détention provisoire n'étant possible du fait de la peine encourue.

En fin d'après-midi, la jeune femme de 24 ans, Dahbia B., principale suspecte du meurtre de Lola, jeune collégienne de 12 ans dont le corps a été retrouvé dans une malle vendredi à Paris, a été placée en détention provisoire dans la prison pour femmes de Fresnes, à l'isolement, après sa mise en examen par un juge d'instruction pour «meurtre» et «viol aggravé».

Dahbia B. est connue comme victime de violences conjugales en 2018. Arrivée légalement sur le territoire en 2016, la jeune femme a été interpellée à l’aéroport par la Police des Frontières pour défaut de titre de séjour, a-t-on appris d’une source proche de l’enquête.

N’ayant pas d’antécédents judiciaires, une obligation de quitter le territoire français lui a été délivrée avec un délai de retour volontaire de 30 jours.

D’après des sources concordantes, interrogée sur la raison de son passage à l’acte lors de son audition, Dahbia B. a dit que c’était parce que la mère de Lola avait refusé de lui donner un pass vigik pour entrer dans l’immeuble. Toutefois, la femme s’est, par la suite, rétractée et a contesté les faits.

Des rumeurs invérifiées

À l'issue du débat à huis clos, Me Alexandre Silva s'est présenté à la presse, indiquant d'emblée : «Malgré ma qualité d'avocat de la défense, je pense à la famille de la petite Lola, aux parents de la petite Lola, et je n'ai pas idée bien évidemment du traumatisme et de l'horreur que ceux-ci peuvent traverser actuellement».

«Actuellement, je trouve absolument inhumain de laisser circuler des rumeurs qui ne sont pas vérifiées, qui ne sont pas discutées, qui n'ont à aucun moment été dans la procédure et d'accabler ainsi (la famille de Lola) avec deux choses qui n'ont jamais eu lieu et qui ne sont absolument pas envisagées», a-t-il poursuivi.

L'avocat a ainsi écarté la «rumeur» d'un meurtre qui serait lié à un trafic d'organes, qui «n'a jamais fait partie des débats» et qui «n'en fera jamais partie».

Une information judiciaire avait par ailleurs été ouverte plus tôt dans la journée des chefs de meurtre sur mineure de moins de 15 ans en lien avec un viol commis avec actes de torture et de barbarie et recel de cadavre.

Le ministère public avait requis le placement en détention provisoire de la femme ainsi que d'un homme. Le débat devant le juge des libertés et de la détention (JLD), qui doit se prononcer sur cette question, devait débuter peu après 18h ce lundi soir. 

Pour rappel, Dahbia B., qui souffrirait de troubles psychiques, avait été interpellée à l'aube samedi à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine). Elle avait été aperçue sur les images des caméras de surveillance de l'immeuble où résidait la collégienne.

Le huis clos a rapidement été prononcé pour la sérénité et la confidentialité des débats. 

La piste d'un différend avec les parents étudiée

Le mobile du meurtre n’est pas encore établi. La piste d’un différend avec les parents de la victime est étudiée.

Pour rappel, vendredi soir, peu avant minuit, dans le 19e arrondissement de Paris, la police a été prévenue par un SDF de la découverte du corps de l’adolescente dans une malle, dans un hall d’immeuble. Elle était ligotée, ses membres étaient scotchés.

L'autopsie pratiquée samedi a déterminé que Lola était morte asphyxiée, selon une source proche de l'enquête. Les premières constatations avaient fait état de plaies importantes au cou.

des déclarations fluctuantes

Selon un communiqué de la procureure de la République qui relate les premières déclarations fluctuantes de la suspecte, cette dernière aurait entraîné la victime jusqu'à l'appartement de sa soeur, vivant dans le même immeuble que l'enfant, et elle lui aurait imposé de se doucher avant de commettre sur elle des atteintes à caractère sexuel et d'autres violences ayant entraîné la mort. Elle aurait ensuite dissimulé le corps dans la caisse. 

Au total, six personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête menée par la Brigade criminelle de la police judiciaire parisienne. Quatre d'entre elles ont été libérées sans poursuite à ce stade.

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