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L'ex-patron de l'Institut Montaigne condamné à 12 mois avec sursis pour avoir drogué une ex-collaboratrice

Laurent Bigorgne a reconnu avoir drogué son ancienne collaboratrice, mais a nié toute intention sexuelle dans ce geste Laurent Bigorgne a reconnu avoir drogué son ancienne collaboratrice, mais a nié toute intention sexuelle dans ce geste. [LOIC VENANCE / AFP]

L’ancien directeur de l’Institut Montaigne, Laurent Bigorgne, a été condamné ce jeudi à Paris à douze mois de prison avec sursis pour avoir drogué une collaboratrice lors d’une soirée.

Laurent Bigorgne, ancien directeur de l’Institut Montaigne, a été condamné, jeudi 8 décembre, à douze mois de prison avec sursis et 2.000 euros d’amende. Le tribunal correctionnel de Paris a considéré qu’il avait administré de la drogue à une collaboratrice «afin de commettre à son égard un viol ou une agression sexuelle», ce qu’il s’est efforcé de nier pendant son procès.

En février dernier, une de ses collaboratrices, Sophie Conrad, avait déposé une plainte après avoir été invitée à dîner chez le directeur du cercle de réflexion, soirée au cours de laquelle il l’a droguée à son insu. Sophie Conrad avait raconté avoir ressenti des symptômes de prise de drogue après avoir bu une demi-coupe de champagne, et avoir donc quitté les lieux. Une expertise toxicologique avait par la suite révélé la présence de MDMA, ou ecstasy, une molécule de la famille des amphétamines.

Lors de sa garde à vue, Laurent Bigorgne avait reconnu avoir drogué Sophie Conrad à son insu, et avait lui-même consommé de la cocaïne ce soir-là. Il avait cependant nié toute intention sexuelle dans son geste. Ce proche d'Emmanuel Macron avait démissionné de son poste de président de l’Institut Montaigne le 27 février dernier.

dix-huit mois de prison requis

Une première audience avait eu lieu le 10 mars dernier, mais avait finalement été renvoyée à plus tard pour supplément d’informations, une expertise médico-psychologique de la victime et une expertise psychiatrique de Laurent Bigorgne avaient été demandées par la partie civile. À l’issue d’une seconde audience qui a eu lieu le 10 novembre dernier, le parquet avait requis une peine de dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis et une obligation de soins à l'encontre de l'ex-patron du think tank libéral.

Sophie Conrad ainsi que son avocate avait par ailleurs déploré que l’enquête soit incomplète et que les faits aient été «sous-qualifiés», regrettant que le «motif sexuel n'ait pas été reconnu». En affirmant que Laurent Bigorgne avait drogué son ex-collaboratrice pour commettre «un viol ou une agression sexuelle», le tribunal a ainsi reconnu ainsi le motif sexuel, bien que la peine prononcée soit inférieure aux réquisitions du parquet.

«C'est une reconnaissance de ce qui s'est passé et des faits, et une reconnaissance complète», a salué Sophie Conrad après le délibéré. L’avocat de Laurent Bigorgne a annoncé qu’il allait «immédiatement faire appel» de cette décision «insensée, incohérente».

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