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Energies renouvelables : l’Assemblée nationale se penche sur le projet de loi visant à combler le retard français

Souvent technique, ce projet de loi aborde une batterie de sujets dont l'agrivoltaïsme, c'est-à-dire l'installation de panneaux solaires sur des terres agricoles, avec un équilibre à trouver entre souverainetés énergétique et alimentaire. [JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP]

Adopté par le Sénat début novembre, le texte sur les énergies renouvelables porté par la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher arrive ce lundi 5 décembre devant les députés de l'Assemblée nationale.

La France est en retard. Alors que le pays s'est longtemps reposé sur son parc nucléaire, le projet de loi visant à combler le retard pris en matière d'énergies renouvelables (EnR) arrive ce lundi dans l'hémicycle de l'Assemblée où les macronistes espérent trouver des alliés chez les socialistes et écologistes pour surmonter les réticences des LR. Un sujet rendu brûlant par l'actualité, marquée par des craintes de coupures de courant en janvier.

L'exécutif, qui ne dispose que d'une majorité relative au Palais Bourbon, invoque l'expérience du «compromis» trouvé au Sénat, où le texte a été largement adopté avec l'appui de la droite.

Et c'est Emmanuel Macron qui a fixé les enjeux, à horizon 2050: la multiplication par dix de la capacité de production d'énergie solaire afin de dépasser les 100 gigawatts (GW) et le déploiement de 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 40 GW.

Des réticences à droite

Pour l'heure, le solaire et l'éolien ne représentent que 19,3% de la consommation finale brute d'énergie, déjà en deçà de l'objectif fixé en 2020 de 23%, et la France reste encore trop dépendante des énergies fossiles importées.

Mais à l'Assemblée, les députés LR comptent réintroduire des mesures auxquelles le Sénat a en partie renoncé. A savoir : un droit de veto des maires sur les nouveaux projets, ainsi que l'interdiction des éoliennes en mer à moins de 40 kilomètres des côtes.

Le Rassemblement national veut lui également contester le texte, par opposition aux éoliennes, des «énergies intermittentes qui nous rendent dépendants de la météo en plus d'être dépendants d'autres pays», accuse le député Pierre Meurin.

Tout vent à gauche

À gauche, les socialistes ont déjà fait part de leur regard «plutôt bienveillant» et les écologistes ne devraient pas voter contre, même s'ils affirment que le projet de loi «est encore largement insuffisant». En signe de gage, la ministre Agnès Pannier-Runacher assure les rejoindre dans leur volonté d'utiliser «au maximum les zones déjà artificialisées pour installer des EnR: toitures, parkings, le long des voies ferroviaires et fluviales...»

Les Insoumis déplorent eux d'être «loin du texte de planification écologique et d'écologie populaire dont le pays a besoin».

L'examen en commission a été marqué par la suppression d'un article clé visant à limiter certains recours juridiques contre les projets d'énergies renouvelables. L'exécutif a bien l'intention de réintroduire cet article 4.

Une menace pour la biodiversité

Toutefois, des députés écolos, LR ou RN y voient une menace pour la «biodiversité», ce que conteste le camp présidentiel, qui affirme vouloir éviter des «contentieux qui n'aboutissent pas».

Souvent technique, ce projet de loi aborde une batterie de sujets dont l'agrivoltaïsme, c'est-à-dire l'installation de panneaux solaires sur des terres agricoles, avec un équilibre à trouver entre souverainetés énergétique et alimentaire.

Côté ONG, WWF appelle à «dépasser les postures partisanes» pour «trouver un accord». Le secteur de l'éolien a pour sa part exhorté samedi les députés à amender «significativement» le texte pour «permettre à la France de répondre à ses propres besoins énergétiques».

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