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Paris : Anne Hidalgo présente le budget et donne la priorité aux logements sociaux

Anne Hidalgo a présenté son budget pour l'année 2023 ce mardi 13 décembre. Anne Hidalgo a présenté son budget pour l'année 2023 ce mardi 13 décembre. [© Ville de Paris]

Au Conseil de Paris ce mardi 13 décembre, la maire de Paris Anne Hidalgo et son équipe ont défendu le budget 2023 «bâti dans un contexte difficile» et donné la priorité aux services publics, logements sociaux et aux ménages les plus fragiles.

«Ce budget, nous l'avons bâti dans un contexte difficile, je dirais même triplement difficile, marqué par la guerre en Ukraine, l'inflation et le désengagement toujours plus prononcé de l'Etat», a assuré Anne Hidalgo en guise d'introduction à son budget 2023 au Conseil de Paris, défendant sa décision d'augmenter la taxe foncière de plus de 50 % en 2023 pour les propriétaires parisiens.

«solidarité» face au désengagement de l'Etat

Un véritable «appel à la solidarité» vu par l'édile comme étant «le seul levier restant» à sa disposition, face à l'Etat qui «continue à se désengager [...] en diminuant les dotations octroyées à la ville». Et d'illustrer son propos par un exemple : «en 2022, la Ville ne recevra pas de dotation globale de financement (DGF), en 2023, seulement 40.000 euros forfaitaires».

En outre, Anne Hidalgo reproche au gouvernement d'avoir encore réduit «notre autonomie fiscale, avec la suppression de la CVAE [cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, ndlr], tout en nous demandant d'augmenter de 5,7 % notre contribution» au système de péréquation entre collectivités, d'un montant de 720 millions d'euros, selon la maire.

«Ce budget pour 2023 nous permet de préserver nos services publics et d'investir massivement pour accélérer la révolution écologique», a-t-elle poursuivi, résolue à «donner la priorité à la préservation de services publics, et donc à la solidarité» en s'intéressant «tout particulièrement aux familles, aux classes moyennes parisiennes et aux ménages les plus fragiles».

Et ce, «d'abord en matière de logement», a expliqué Anne Hidalgo, pour qui la «ligne est claire» : «continuer à construire toujours plus de logement sociaux et de logements à prix abordable pour que les Parisiens qui travaillent à Paris puissent continuer à y vivre, même lorsque la famille s'agrandit». Et de marteler : «plus de 280 millions d'euros seront mobilisés pour atteindre 25 % de logements sociaux en 2025».

Un budget plus important pour préempter

Les élus parisiens ont d'ailleurs voté en faveur de l'amendement des Ecologistes, alliés de la maire de Paris, qui demandait l'augmentation du Compte foncier logement, qui passera ainsi de près de 150 à 200 millions d'euros en 2023 afin de préempter du logement privé et en faire du logement social dans l'existant.

Une «belle victoire», selon Emile Meunier, élu écologiste dans le 18e, qui assure qu'«il n'y a jamais eu une telle augmentation» et a salué la pugnacité de la présidente du groupe des Ecologistes, Fatoumata Koné, à ce sujet. Cette dernière a en effet évoqué «la spéculation immobilière» qu'elle a qualifiée de «plaie» face à laquelle il fallait «engager tous les moyens possibles».

Selon elle, pour y faire face, il faut désormais «produire des logements sociaux dans l'existant. «Et les 148 millions d'euros du compte foncier qui y sont dédiés chaque année sont insuffisants», a-t-elle poursuivie, rappelant à la majorité qu'il «fallait être plus ambitieux en la matière».

Un budget également défendu par le président du groupe des élus communistes, Nicolas Bonnet Oulaldj, qui évoque «un budget de résistance, un budget de gauche, un budget d'investissement pour les services publics pour les Parisiens». «Face à l'austérité de l'Etat qui distribue l'aumône, Paris résiste. Voilà le budget de combat que nous votons aujourd'hui pour Paris», a-t-il ajouté.

L'opposition fustige le budget

Du côté de l'opposition, l'heure n'est pas aux félicitations, bien au contraire. «Ce budget est celui du mensonge et du reniement. L'augmentation du taux de la taxe foncière de 52 % en est le marqueur», a fustigé la maire du 7e arrondissement et présidente du groupe Changer Paris, Rachida Dati, qui a qualifié ce mardi la situation financière de la Ville d'«inquiétante».

Selon ses dires, c'est justement grâce à la spéculation du marché immobilier que Paris a pu augmenter sa fiscalité. Le «marché de l'immobilier spectaculairement haussier est une aubaine pour vous», a-t-elle avancé, évoquant des recettes «passées de 5,6 milliards d'euros à 8 milliards» grâce à «des hausses innombrables de la fiscalité, via le stationnement, les amendes, la taxe de séjour, les DMTO ou encore à la taxe d'habitation sur les résidences secondaires».

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