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L'Assemblée nationale rejette la motion de censure de la Nupes, le budget 2023 définitivement adopté

La motion n'a recueilli que 101 voix, loin de la majorité absolue des 288 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement. [Emmanuel DUNAND / AFP]

L'Assemblée nationale a rejeté samedi la motion de censure déposée par l'alliance de gauche Nupes, entraînant l'adoption définitive du projet de budget de l’État pour 2023.

Le Parlement a adopté samedi définitivement le projet de budget 2023 de l'Etat, après le rejet d'une ultime motion de censure de la gauche à l'Assemblée, point final d'un automne rythmé par dix recours à l'arme constitutionnelle du 49.3.

Dans un hémicycle peu fourni, la coalition Nupes a étrillé un «mauvais budget qui ne répond ni à l'urgence sociale ni à l'urgence écologique», et surtout un cycle «qui aura abîmé la démocratie» par l'usage répété du 49.3. «Nous vous demandons de partir», a demandé David Guiraud (LFI) à Elisabeth Borne. Mais leur motion n'a recueilli que 101 voix, loin de la majorité absolue (288 voix).

En deux mois, le gouvernement aura déclenché dix fois l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, afin de faire passer sans vote les budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale. Une telle cadence n'était plus arrivée depuis l'automne 1989, quand le Premier ministre Michel Rocard était privé de majorité absolue au Palais Bourbon, comme Elisabeth Borne depuis les législatives de juin.

12 MOTIONS DE CENSURE CET AUTOMNE

Au total, 12 motions de censure ont été défendues cet automne, soit plus que «sous Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy réunis», a relevé la Première ministre, s'interrogeant sur les raisons d'«un tel acharnement à vouloir faire tomber le gouvernement», spécialement de la part des Insoumis.

«C’est sans doute pour masquer une certaine gêne» car «ce texte répond aux aspirations des Français, aux besoins des plus précaires, aux attentes des collectivités et des entreprises, au soutien à nos services publics», a estimé Elisabeth Borne. Dans une ambiance houleuse, elle a aussi taclé les «leçons de démocratie» de LFI, à l'heure où plusieurs cadres du mouvement de gauche contestent vertement la composition de la nouvelle direction.

Ni la droite ni l'extrême droite n'ont soutenu cette ultime motion de l'année. «Les motions sont des leurres, une parodie», a lancé Lionel Tivoli (RN), quand Véronique Louwagie (LR) faisait valoir que «l'intérêt du pays demeure notre seule boussole». Mais le groupe LR va saisir le Conseil constitutionnel, jugeant le projet de loi de finances «insincère» et le droit d'amendement «non respecté». La Nupes va faire de même.

Véronique Louwagie a formé le voeu que le gouvernement «renonce» au 49.3 en 2023 et tende «systématiquement vers le compromis». «Les élections sont encore proches. C’était la première fois que nous examinions le budget, avec cette configuration dans notre Assemblée nationale. Notre méthode se construit. Elle avance», a répondu Elisabeth  Borne.

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