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Réforme des retraites : après la mobilisation de demain, d'autres jours de grève sont-ils prévus ?

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez n'a pas exclu «d'autres» journées de grève. [Ludovic Marin / AFP]

Alors que la France s'attend à un jeudi 19 janvier difficile dans tous les secteurs d'activité, d'autres journées de mobilisation pourraient s'y ajouter. La CGT Pétrole s'est déjà positionnée les 26 janvier et 6 février prochains.

Un mouvement qui pourrait s'étendre. Selon les organisations syndicales, au moins un million de Français seront dans la rue, ce jeudi 19 janvier, pour manifester contre la réforme des retraites prévue par le gouvernement d'Élisabeth Borne. Mais la contestation ne devrait pas s'atténuer passée cette date.

Dans une interview donnée ce mercredi à France 2, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a déjà martelé cette menace. «C'est une première journée. Quand on dit ça, c'est qu'il va y en avoir d'autres», a-t-il déclaré. Dès lors se dessine le spectre d'une grève reconductible à l'échelle nationale.

Des initiatives unilatérales

Pour l'heure, le calendrier de grève des confédérations syndicales n'est pas établi. Les groupements s'attellent déjà à ce que la première journée de mobilisation apparaisse comme un succès.

Seules des initiatives en solitaire subsistent. C'est le cas de la CGT Pétrole et Chimie qui appelle à une grève reconductible. Le 26 janvier, elle lèvera le pied pendant 48 heures et le 6 février, 72 heures. Il sera ensuite «proposé aux salariés la grève reconductible avec, si nécessaire, l'arrêt des installations de raffinage», affirme-t-elle dans un tract.

Le tout, appuyé par les déclarations de Philippe Martinez, laisse craindre une escalade de la lutte sociale. «Quand, dans une entreprise, plus personne ne travaille, ça ne marche pas, mais ce n'est pas un blocage, c'est une grève. L'idée de blocage, c'est quelque chose qui est fait pour faire peur», a-t-il soutenu ce mercredi.

Un plan de bataille difficilement compréhensible

Toutefois, ces manœuvres n'ont pas forcément les louanges de toutes les confédérations. «Il faut faire attention à ne pas partir trop fort au risque de s'épuiser», alertait un cadre de la CDFT dans le Parisien.

L'intersyndicale n'a ainsi donné aucune marche à suivre pour «l'après 19 janvier». Si Philippe Martinez s'est positionné en faveur d'une poursuite, Laurent Berger, de la CFDT, n'espère qu'une «mobilisation massive et pacifique» demain. Mais aucun d'entre eux n'a fait de la suite un cheval de bataille.

Et pourtant, leur bataille avec le gouvernement ne fait que commencer. Le texte sera présenté le lundi 23 janvier en Conseil des ministres, avant de passer par la case commission des Affaires sociales et celle des Finances. Il ne sera ensuite examiné par les députés que début février (vraisemblablement le 6). Si, après de nombreuses sessions de débats parlementaires, la réforme est votée, elle ne sera appliquée qu'à partir de septembre.

D'ici à cette échéance, l'exécutif et les confédérations syndicales auront un autre conflit à gérer, celui de l'opinion. À ce jour, il est largement en faveur du «non». Selon le dernier sondage de l'institut CSA pour CNEWS, 61 % des personnes interrogées se disent «contre» la réforme. Le sujet clivant reste la forme de mobilisation, seuls 49 % des sondés «approuvant» les blocages liés à la grève.

En attendant la suite des événements, la journée du 19 janvier sera très difficile pour ceux qui souhaitent travailler ou se déplacer. Seulement 1 train sur 3 à 1 train sur 5 circuleront sur les grandes lignes, quand le réseau sera fortement perturbé dans les transports en commun partout en France.

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