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Néonicotinoïdes : les betteraviers français ne pourront plus utiliser ces pesticides controversés en 2023

Les néonicotinoïdes étaient jusqu'ici utilisés pour lutter contre un puceron vecteur de la jaunisse de la betterave. [DENIS CHARLET / AFP]

Le ministre de l'Agriculture a annoncé ce lundi que la dérogation permettant aux betteraviers d'utiliser les néonicotinoïdes ne serait pas reconduite en 2023.

Les néonicotinoïdes c'est fini, y compris pour les betteraviers. Ce lundi 23 janvier, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé que la dérogation qui permettait jusqu'ici à ces cultivateurs d'utiliser ces pesticides pour protéger leurs semences ne serait pas reconduite en 2023.

Plusieurs substances sont interdites dans l'UE depuis 2018, mais une dizaine de pays, dont la France, avaient pris des dérogations pour préserver les rendements sucriers. Ces insecticides permettent en effet de lutter contre un puceron vecteur de la jaunisse de la betterave.

Sauf que les néonicotinoïdes, qui s'attaquent au système nerveux des insectes, sont aussi mis en cause dans le déclin massif des abeilles. Jeudi dernier, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a donc estimé qu'aucune dérogation n'était plus justifiée concernant leur usage.

Le passe-droit accordé aux betteraviers français en 2021 et 2022 n'a donc plus lieu d'être en 2023. Le projet d'arrêté visant à renouveler cette dérogation, qui était en consultation publique, est donc abandonné.

Un dispositif pour couvrir le risque de pertes

«Je n'ai aucune intention de balader les agriculteurs et en particulier ceux qui sont inquiets», a ainsi déclaré Marc Fesneau, lors d'un point presse à Paris. Le gouvernement ne proposera pas une «troisième année de dérogation sur l'enrobage des semences de betteraves, c'est terminé pour cet élément-là, la décision de la Cour de justice (européenne) est suffisamment puissante pour ne pas instabiliser encore plus le système».

Souhaitant rassurer les représentants de la filière betteravière, le ministre a assuré qu'un dispositif permettant «de couvrir le risque de pertes [...] liées à la jaunisse» sera mis en place «le temps qu'on trouve les alternatives dont on a besoin».

Sachant que la France est le premier producteur européen de sucre, Marc Fesneau compte également «faire activer au niveau européen les clauses de sauvegarde pour qu'il n'y ait pas de distorsion de concurrence».

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