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Néonicotinoïdes : quels sont ces pesticides que les agriculteurs souhaitent continuer à utiliser ?

Les abeilles sont particulièrement vulnérables aux néonicotinoïdes. [Yuri Kadobnov / AFP]

Entre les betteraves et les abeilles, le gouvernement a tranché, puis fait machine arrière, pour finalement décider le 23 janvier dernier d'interdire définitivement les néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière, se conformant aux décisions prises par la Cour de justice de l'Union européenne. Mais que sont ces pesticides ?

Les néocotinoïdes sont des pesticides. Utilisés depuis la fin des années 1990, ils permettent aux agriculteurs de préserver leurs champs des insectes. Mais les néonicotinoïdes ont leur petite particularité : là où les insecticides «classiques» sont directement pulvérisés sur les cultures, les néonicotinoïdes utilisent la technique de l'enrobage. 

C'est un produit appliqué sur la graine avant même que celle-ci n'ait germé. De cette manière, le toxique circule dans tout le système vasculaire de la plante, des racines jusqu'aux feuilles. Une méthode qui a montré son efficacité : les néonicotinoïdes représentent un tiers des ventes de pesticides dans le monde. Leur principale fonction est d'attaquer les pucerons, qui transmettent aux betteraves la maladie de la jaunisse. 

pesticides Tueurs d'abeilles... 

Mais les néonicotinoïdes n'ont pas que des avantages. Ils sont aussi connus pour agir sur le système nerveux des abeilles : celles-ci ne sont pas tuées dans l'immédiat, mais leur sens de l'orientation et leur faculté d'apprentissage sont considérablement dégradés. L'exposition aux néonicotinoïdes altère aussi le sperme des mâles. 

Ce n'est pas tout : lors de l'enrobage, la plante n'absorbe pas le produit entier. Des substances toxiques restent donc dans les sols, où elles restent présentes pendant plusieurs années. Même si ces insecticides sont interdits, ils continueront potentiellement d'être nocifs.

Ce sont pour toutes ces raisons que le gouvernement français avait déjà décrété en 2018 l'interdiction des néonicotinoïdes. Avant de revenir sur sa décision en 2020, après qu'un épisode de jaunisse avait mis à mal la production de betterave en France. Le gouvernement français avait alors obtenu une dérogation de la justice.

... interdits par l'union européenne

A l'époque, à l'Assemblée nationale comme au Sénat, les parlementaires avaient donné leur feu vert au retour des néonicotinoïdes. Leur réintroduction avait été donc autorisée à titre dérogatoire pour les producteurs de betterave à sucre, et ce jusqu'en 2023.

Depuis, en janvier dernier, la Cour de justice de l'Union européenne a de surcroît jugé illégales les dérogations adoptées par une dizaine d'Etats membres pour continuer d'autoriser les betteraviers à utiliser de façon préventive des néonicotinoïdes dans l'enrobage des semences.

Plus récemment encore, ce jeudi 2 février, la Commission européenne a adopté des règles abaissant les limites autorisées pour la présence résiduelle dans les aliments, y compris importés, de ces néonicotinoïdes.

Dès lors, plus aucune trace de résidus de ces pesticides ne doit être mesurée dans tous les aliments produits dans l'UE, mais également, à partir de 2026, aux importations de produits alimentaires et d'aliments pour animaux. 

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