En direct
A suivre

Paris : les opérateurs de trottinettes contre-attaquent, avant la «votation» qui va décider de leur avenir

Le dimanche 2 avril, les Parisiens devront indiquer s'ils sont «pour ou contre les trottinettes électriques». Le dimanche 2 avril, les Parisiens devront indiquer s'ils sont «pour ou contre les trottinettes électriques». [© CNEWS]

Ils avaient déjà fait part de leurs inquiétudes, après l'annonce de la maire de Paris Anne Hidalgo d'organiser une «votation» le 2 avril prochain, pour décider du maintien ou non des trottinettes électriques dans la capitale. Les 3 opérateurs Dott, Lime et Tier font aujourd'hui part de leur déception. En cause ? Les modalités d'organisation de ce référendum, qui ne correspondent pas à ce qu'ils avaient demandé.

Après que les modalités d'organisation de la «votation» citoyenne – qui permettra de décider le 2 avril prochain si les Parisiens sont «pour ou contre les trottinettes électriques» – ont été dévoilées par la municipalité parisienne la semaine dernière, les 3 opérateurs concernés – Dott, Lime et Tier – ont immédiatement fait part de leur déception, regrettant que les équipes de la maire Anne Hidalgo n'aient pas pris en compte leurs demandes. Notamment celle de laisser les Parisiens voter par voie électronique.

«Une consultation ni sincère, ni égalitaire»

«Nous apprenons aujourd'hui, à six semaines du scrutin, que l'organisation de ce vote ne permettra une consultation ni sincère, ni égalitaire, ni impartiale», ont-ils ainsi dénoncé dans un communiqué commun, déplorant entre autres choses «que le vote électronique soit interdit», «que les procurations soient interdites», «que seuls les Parisiens soient autorisés à voter», et «que la date limite d'inscription sur les listes électorales ait été fixée au 3 mars», laissant «peu de temps aux votants pour s'organiser».

Ils regrettent également qu'il y ait très peu de bureaux de vote ouverts – avec seulement la mairie d'arrondissement dans les arrondissements les plus petits et uniquement 2 ou 3 dans les autres – ou encore que la consultation ait été organisée le jour du Marathon de Paris. Selon les opérateurs, la «votation organisée» par la municipalité parisienne exclut donc «consciemment les personnes à mobilité réduite, en surpoids ou malades, ainsi que les jeunes qui participent peu aux scrutins et sont les premiers à bouder les urnes».

Pour ces trois opérateurs – dont le contrat qui les lie à la Mairie de Paris arrive à échéance à la fin du mois de mars – cette décision «choque d’autant plus que le vote électronique est autorisé pour le budget participatif de la Ville de Paris (via le processus sécurisé de France Connect) et que la procuration est désignée par cette même municipalité comme un dispositif "simple et utile”.»

Eux parlent de modalités «inégalitaires», qui «montrent qu'il s’agit d'une opportunité manquée de faire vivre correctement la démocratie participative, et que celle-ci ne s’improvise pas». En outre, ils évoquent «une instrumentalisation grossière» de cette «votation», alors que tous les points évoqués «jettent un doute sur la sincérité du scrutin».

Un modèle à défendre

Ce mardi 21 février, le groupe américain Lime souhaite aller encore plus loin pour défendre le bien-fondé de son service de location de trottinettes électriques en libre-service, en expliquant qu'en 2022, il avait «réalisé la meilleure année de son histoire», et ce, «grâce à une augmentation record du nombre de trajets opérés et de son chiffre d'affaires». De quoi tordre le cou à ceux qui remettent en question le modèle du free-floating.

«Je suis fier des efforts que nous avons déployés pour remplacer les trajets en voiture partout dans le monde, par des alternatives plus durables. Il est encourageant, alors que nous travaillons à décarboner les transports, de totaliser une croissance de plus de 20 % du carnet de commande en 2022 par rapport à l’année précédente, et ce chaque trimestre», a en outre déclaré le PDG du groupe, Wayne Ting. Car c'est bien de ça dont il s'agit : la trottinette électrique comme alternative à la voiture.

En détail, Lime assure avoir remplacé 85 millions de trajets en voiture, évité la propagation de 32.000 tonnes de CO2 et économisé 11 millions de litres d'essence, grâce aux trajets réalisés avec ses vélos et trottinettes électriques en 2022. Et si ces chiffres sont ceux du groupe à l'échelle mondiale, Lime assure que la dynamique est la même à Paris. Alors pourquoi les interdire, alors que Dott, Lime et Tier participent à la politique menée par la Ville pour la reconquête de l'espace public par les mobilités douces, s'interrogent-ils.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités