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Manifestations contre la réforme des retraite : qu'est-ce qu'une caisse de grève ?

Pour que le mouvement puisse tenir dans la durée, les organisations syndicales comptent sur les caisses de grève. [Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Avec la mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats s’organisent pour indemniser les grévistes. C'est tout le rôle des caisses de grève qui permettent aux mouvements de durer sur le long terme.

Un soutien pour les salariés grévistes. Ce mardi 28 mars, les syndicats vont descendre, pour la dixième fois, dans la rue pour manifester contre la réforme des retraites. Pour que le mouvement puisse tenir dans la durée, les organisations salariales comptent sur les caisses de grève. Celles-ci permettent en effet de soulager le portefeuille des grévistes et d’obtenir une compensation financière aux journées de mobilisation, non payées.

La plus ancienne caisse de grève est celle de la CFDT, dont le budget pour 2023 s’élève à «un million d’euros». Elle est en partie financée par la cotisation des adhérents. «On a une réserve dont tout le monde parle, de 140 millions d'euros, mise de côté depuis cinquante ans» dans laquelle il serait possible de piocher au besoin, a expliqué à l’AFP Jean-Michel Rousseau, chargé de la caisse CFDT qui gère aussi les actions juridiques.

Ainsi, cette caisse de grève indemnise les grévistes en moyenne à hauteur de 7,50 euros l’heure, contre 8,92 euros le Smic net.

La deuxième «Caisse de solidarité» la plus importante est celle d’Info’Com CGT, créée en 2016 et gérée conjointement avec Sud-Postes 92. Plus de 6 millions d'euros ont été récoltés depuis la date de sa création dont plus de 2 millions d'euros pour le conflit actuel. «C'est la première fois qu'on collecte autant en amont des grèves reconductibles», a précisé Romain Altmann, coordinateur de la caisse d’Info’Com CGT.

D'autres initiatives fleurissent, comme côté politique une «Caisse de grève Insoumise» qui a récolté un peu plus de 735.000 euros.

Un dispositif ancien 

Si les caisses de grève ont fait leur retour sur le devant de la scène ces dernières années, leur première apparition date néanmoins de la fin du XIXe siècle. «Les premières traces de telles caisses remontent à 1831 et à la révolte des Canuts lyonnais qu'on considère souvent comme l'acte de naissance politique du mouvement ouvrier en France», soit «avant même la légalisation de la grève qui a eu lieu en 1864», a expliqué, toujours à l'AFP, Gabriel Rosenman, sociologue qui prépare une thèse sur le sujet.

Cela s'est ensuite répandu de manière non-linéaire, notamment avec les «sociétés de secours mutuel» qui visaient à couvrir les risques de décès, maladie, accidents, mais aussi grève, poursuit cet ex-cheminot. Cela permet de «donner du courage pour tenir et de limiter l'addition» a-t-il poursuivi, mais «aucune caisse de grève ne prétend remplacer l'intégralité du salaire».

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