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Paris : contrainte par la justice à communiquer ses notes de frais, Anne Hidalgo joue la montre

Anne Hidalgo a invité Stefan de Vries à venir consulter les notes de frais. Anne Hidalgo a invité Stefan de Vries à venir consulter les notes de frais, mais le journaliste néerlandais attend toujours. [© HATIM KAGHAT / BELGA / AFP]

Alors que le Conseil d'Etat a donné raison le 8 mars dernier à un journaliste néerlandais qui réclame depuis 2018 à Anne Hidalgo de lui communiquer ses notes de frais de représentation pour l'année 2017, la maire de Paris ne l'a toujours pas fait un mois après. Son cabinet assure pourtant qu'elle va le faire.

Un mois après, le journaliste néerlandais Stefan de Vries n'a toujours rien reçu. Lui qui réclame d'accéder aux notes de frais et de représentation de la maire de Paris Anne Hidalgo au titre de l'année 2017 a pourtant obtenu gain de cause, il y a un mois, alors que le Conseil d'Etat a jugé que ces documents n'étaient pas confidentiels et devaient donc être communiqués.

Le «contact a été pris»

Début février, il était donc, noir sur blanc, demandé «à la maire de Paris de réexaminer la demande de Stefan de Vries dans un délai d'un mois à compter de la notification de la présente décision». La municipalité avait également été condamnée à verser à l'intéressé la somme de 3.000 euros «au titre des frais exposés», c'est-à-dire pour rembourser les frais de procédure.

Sauf qu'un mois plus tard, il n'en est rien et la Ville de Paris vient de recevoir une mise en demeure de la défense du journaliste. Mais du côté de la municipalité, on se défend de jouer la montre, et de ne pas vouloir communiquer ces fameuses notes de frais. «Nous avons bien l'intention de communiquer ces documents, la justice nous donnait un mois pour prendre contact avec Stefan de Vries, ce que nous avons fait», assure son cabinet, qui indique donc «avoir pris contact avec lui» et être «en train de caler» un rendez-vous pour qu'il puisse venir consulter ces notes.

«Pour l'année 2017, nous avons été régulièrement contrôlés par l'Urssaf et la Chambre régionale des comptes, qui n'ont pas l'habitude de nous épargner et rien ne nous a été reproché», poursuit l'entourage de la maire, qui s'est toujours défendue du moindre écart au sujet de ses notes de frais. Et de lancer : «s'il y avait un loup, on se serait déjà fait taper sur les doigts».

Ces frais semblent pourtant attirer tous les regards, puisqu'elles correspondent à l'année où la Ville de Paris a été choisie pour l'organisation des Jeux Olympiques en 2024. Déplacement de la délégation Paris 2024 à Lima au Pérou pour participer à l'attribution des Jeux Olympiques en septembre 2017, restaurants offerts sur place, mais aussi à Paris... Le tout payé aux frais du contribuable : voilà ce que pourrait être reproché à la maire de Paris, qui, cette année-là, a multiplié les rendez-vous pour obtenir le droit d'accueillir les JO.

Reste à savoir quand ces documents seront officiellement communiqués, et si ceux-là ne cachent pas davantage de frais de représentation qui pourraient choquer l'opinion publique. Ce qui est certain, c'est que le Conseil d'Etat a pointé que les notes de frais et reçus de déplacements ainsi que des notes de frais de restauration et reçus de frais de représentation d'élus locaux ou d'agents publics constituaient bien «des documents administratifs», et non des documents privés.

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