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Paris : la grève des éboueurs reconduite jusqu'au lundi 20 mars

Lundi 13 mars, 5.600 tonnes de déchets restaient non ramassées à Paris, selon la mairie. [ERIC FEFERBERG / AFP]

Les éboueurs de la ville de Paris ont voté, à l’unanimité, ce mardi 14 mars, la reconduction de la grève et du blocage de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine jusqu’au lundi 20 mars, a-t-on appris des syndicats.

Les éboueurs et agents de propreté de la Ville de Paris, mobilisés contre le projet de réforme des retraites, ont voté ce mardi matin la poursuite de la grève «au moins jusqu'au 20 mars», lors d'une assemblée générale sur le site d'incinération d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), ont annoncé les syndicats. 

«Nous avons voté la reconduction de la grève au moins jusqu'au 20 mars», a déclaré à l'AFP Julien Lejeune, agent de maîtrise assainissement à la Mairie de Paris et délégué CGT, qui tient le piquet de grève de l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine, alors qu'environ 7.000 tonnes de déchets étaient recensées dans la capitale au 9ème jour de la grève. 

Les agents municipaux en charge de la propreté de la capitale sont déterminés à ne pas céder face au projet de réforme des retraites porté par le gouvernement. Outre Ivry, deux autres incinérateurs sont également à l'arrêt, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), alors que le quatrième, situé à Romainville (Seine-Saint-Denis), est saturé.

Pénibilité et retraite et augmentation

Ce lundi, dès 6h du matin, sous la bruine et dans les relents des déchets, une centaine de manifestants ont planté leurs drapeaux FO et CGT devant le site d’Issy-les-Moulineaux, qui accueille en temps normal 1.600 tonnes de déchets par jour. 

«On est dehors tous les jours, on travaille qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, et quand on est derrière la benne, on respire des choses volatiles, on a beaucoup de maladies professionnelles, de cancers, le travail est pénible», a décrit à l’AFP Nabil Latreche, un éboueur de 44 ans. 

Murielle Gaeremynck, une femme menue de 56 ans dont 20 comme éboueuse, a quant à elle énuméré les chutes de la marche du camion, les tendinites à répétition des balayeurs ou, comme elle, des conducteurs de petits engins «aux suspensions pourries». A la retraite, «je sais que je vivrai pauvre», avec une pension de 1.200 euros grand maximum, s'est-elle désolée. 

La CGT a également rappelé que les éboueurs et les conducteurs peuvent pour l'heure prétendre à la retraite à 57 ans sans bonification, un âge repoussé à 59 ans en cas d'adoption de la réforme. C'est aussi pour une revalorisation indiciaire qu'ils sont mobilisés, ont expliqué les grévistes sur place. Leur déroulement de carrière se négocie directement avec la mairie.

«Ils ont trouvé de l'argent pour nous envoyer en première ligne pendant le Covid, qu'ils nous disent pas aujourd'hui chez Hildago qu'ils n'ont pas d'argent», a commenté Nabil Latreche.

Opposition politique

De son côté, la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, se retrouve dans une situation inconfortable, elle qui a décrété la mairie «solidaire avec le mouvement social».

«Ce n'est pas une situation totalement surprenante dès lors que la maire de Paris avait encouragé les agents à faire grève», a taclé sur France Inter le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, citant les réquisitions d'agents parmi les mesures possibles à prendre.

L'opposante LR Rachida Dati réclame quant à elle «la mise en place d'un service minimum pour le ramassage des ordures» et, dans l'immédiat, «de faire appel à des entreprises d'insertion». 

Sollicité par des journalistes, le premier adjoint Emmanuel Grégoire s'est également voulu rassurant, affirmant que la Ville «met en place des mesures palliatives pour gérer les points d'urgence absolue» et que «c'est plus que le service minimum qui est assuré», a-t-il ajouté.

«C'est une situation nationale à laquelle d'autres villes sont confrontées», a finalement souligné le bras droit d'Anne Hidalgo en citant Nantes, Antibes, Saint-Brieuc ou encore Le Havre, ville d'Edouard Philippe, l'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron.

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