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Tereos : les salariés mobilisés ce dimanche contre la fermeture du site d'Escaudœuvres

Les ouvriers avaient déjà manifesté contre la fermeture du site ce mercredi 15 mars. [FRANCOIS LO PRESTI / AFP]

Le 7 mars, la direction de Tereos a annoncé la fermeture de la sucrerie d'Escaudœuvres (Nord). Dans un contexte social déjà brûlant, les salariés mettent tout en œuvre pour sauver leur usine. Une nouvelle marche est prévue ce dimanche, à 10h30.

Prêt à tout pour sauver leur emploi. Ce sera le mot d'ordre ce dimanche, à partir de 10h30, sur la commune d'Escaudœuvres (Nord), lors d'une marche contre la fermeture de l'usine sucrière détenue par le groupe Tereos. Ce dernier avait annoncé, sans aucun préavis, la fermeture du site dans le cadre d'un plan de réorganisation de son activité industrielle en France. Et ce, malgré un résultat net de 172 millions d'euros en 2021-2022.

Depuis cette annonce brutale, les salariés, d'abord sous le choc, sont partis en guerre. Plusieurs mobilisations, à l'appel des syndicats, se sont déroulées sur la commune, allant désormais jusqu'au blocage de l'usine. Depuis quelques jours, rien ne rentre ni ne sort de l'infrastructure industrielle et les employés retiennent «pour 50 millions d'euros» de sucre, ont-ils indiqué dans La Voix du Nord.

L'avenir de 153 salariés et de leur famille menacé

Si le nom de Tereos n'est pas familier au plus grand nombre, ceux de leurs marques l'est bien plus. Le groupe possède, entre autres, Béghin Say et La Perruche, et est spécialisé dans la canne à sucre, la betterave sucrière et la production céréalière. Avec plus de 12.000 agriculteurs collaborateurs en France, il s'agit du premier groupe sucrier français et le quatrième à l'échelle mondiale.

Avec 5,1 milliards d'euros de chiffres d'affaires, dont 172 millions de résultat net, le groupe est toujours solide et ce, en dépit de la forte hausse des prix de l'énergie. Mais la raison invoquée par le groupe pour justifier la fermeture de la sucrerie d'Escaudœuvres est autre. En effet, le groupe anticipe «une réduction durable» de la production de betteraves sucrières en 2023-2024. Il a également subi une baisse des rendements du fait de l'accélération de certaines maladies touchant les plantations, comme la jaunisse.

Fermer le site représenterait la suppression de 123 postes au sein de l'entreprise. Mais Tereos assure qu'il va procéder à de la «mobilité interne» en invitant certains salariés à rejoindre d'autres sites. De même, 30 salariés doivent être conservés pour assurer la partie logistique de l'usine.

Des emplois indirects menacés

Alors qu'une large partie du pays s'embrase déjà en opposition à la réforme des retraites, la fin de l'aventure Tereos à Escaudœuvres, qui dure depuis plus de 150 ans, sonne comme un coup de massue supplémentaire pour l'ensemble des travailleurs. Plusieurs centaines d'emplois indirects sont également menacés, comme les agriculteurs qui fournissent la betterave.

Ce mercredi 15 mars, quelques milliers de personnes ont défilé dans les rues de la commune pour empêcher la fermeture. Même s'il n'est pas dans sa circonscription, le député de la Somme François Ruffin s'est rendu sur place et s'est montré très critique sur cette décision. «Tereos fait des millions de bénéfices et multiplie son résultat net par six. L'État peut dire non avec la non-homologation du plan social».

Ce dimanche 19 mars, un rassemblement a lieu devant la mairie d'Escaudœuvres. L'objectif, «manifester notre attachement à cette activité structurante et historique de notre ville et de notre territoire», signent conjointement le maire Thierry Bouteman et le président de la communauté de communes de Cambrai, Nicolas Siegler, dans un communiqué.

Il pourrait s'agir de la mobilisation de la dernière chance. La direction de Tereos a réuni ce vendredi les représentants de l'entreprise. Désormais, le plan de sauvegarde de l'emploi décidé par le groupe est officiellement lancé. De quoi mobiliser en grand nombre le territoire cambrésien. Et d'espérer sauver ce qu'il reste d'une activité industrielle française toujours plus déclinante.

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