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Intervention des secours à Sainte-Soline : un enregistrement accable le Samu, la préfète des Deux-Sèvres récuse tout manquement

Les organisateurs ont relevé 200 blessés lors du rassemblement. [Yves Herman/Reuters]

Alors que de violents affrontements ont éclaté samedi à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) lors d’un rassemblement interdit contre des «bassines» pour l’irrigation agricole, la Ligue des droits de l'Homme (LDH), sur la base de l'enregistrement d'un appel téléphonique, accuse les forces de l'ordre d'avoir ralenti l'intervention des secours. Une version que conteste la préfète du département.

Un affrontement, deux versions. La Ligue des droits de l’Homme assure avoir constaté «plusieurs cas d’entraves par les forces de l’ordre à l’intervention des secours» lors de la manifestation de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) samedi dernier. L'organisation s'appuie sur l’enregistrement d'une conversation entre le Samu et un médecin accompagné d'une avocate de l'association, notamment relayé par le journal Le Monde.

A en croire ce document, conscientes des débordements lors du rassemblement, les urgences ont indiqué ne «pas avoir eu l’autorisation d'envoyer des secours sur place, parce que c'est considéré comme étant dangereux». Le Samu aurait ainsi, lors de cet appel, assuré ne «pas avoir l’autorisation de toutes les institutions» et que la décision revenait «au commandement sur place». 

La préfecture dément

En réaction, la préfecture des Deux-Sèvres a vivement démenti ces informations, rappelant «le rôle essentiel joué par un médecin de la gendarmerie, qui a notamment porté secours à un participant blessé en urgence absolue, au milieu d’un groupe d’opposants agressifs. Il a été la cible de projectiles à son départ, alors qu’il a prodigué les premiers secours et attendu l’arrivée du Samu à ses côtés», peut-on lire dans un communiqué.

La préfète Emmanuelle Dubée a indiqué que «le principe fondamental d’intervention des secours dans un contexte hostile est de garantir au premier chef la sécurité des personnels des sapeurs-pompiers ou du Samu». Cependant «ces conditions de sécurité n’étaient pas réunies» samedi dernier.

«En aucun cas il n’y a eu d’entrave à l’arrivée des secours pour, sciemment minimiser la possibilité pour les blessés d’être secourus. Ce n’est absolument pas ce qu’il s’est passé», a-t-elle aussi assuré à l'antenne de CNEWS ce mercredi.

Mercredi 29 mars, trois jours après les faits, deux manifestants étaient encore dans le coma, dont un avec un pronostic vital engagé.

Les parents de ces deux personnes ont d’ailleurs annoncé porter plainte pour «tentative de meurtre». Les organisateurs ont relevé 200 blessés, dont 40 grièvement. Les autorités ont de leur côté fait état de 47 gendarmes blessés.

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