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CGT : Sophie Binet succède à Philippe Martinez

Après une nuit de négociations au cours de laquelle les deux candidates pressenties pour remplacer Philippe Martinez n'ont pas fait consensus, le parlement de la CGT a finalement élu Sophie Binet à la tête de la centrale syndicale.

Coup de théâtre à la CGT. Alors qu'il ne restait plus que quelques heures au parlement du syndicat, ce vendredi 31 mars, pour élire le ou la successeur de Philippe Martinez, c'est finalement la secrétaire générale de la Fédération des cadres (Ugict), Sophie Binet, qui est devenue, à la surprise générale, secrétaire générale. Il s'agit de la première femme à occuper ce poste depuis la création de l'organisation en 1895.

Cette élection survient au terme d'une nuit de tractations au cours de laquelle aucune des deux candidates jusqu'alors pressenties, Marie Buisson, la dauphine du secrétaire général sortant Philippe Martinez, et Céline Verzeletti, pourtant soutenue par les grosses fédérations, ne sont parvenues à faire consensus sur leur nom.

C'est donc une troisième femme, ancienne conseillère principale d'éducation née en 1982, qui a été élue lors de ce 53e congrès de la CGT, organisé à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 

Un long processus d'élection

Pour comprendre ce qui s'est joué dans ces dernières heures de tractations, Il faut revenir sur la procédure de désignation du secrétaire général de la deuxième confédération française. Lors du congrès, les délégués élisent une commission exécutive (CE), composée d'une soixantaine de membres. C'est cette CE qui est en charge de proposer une candidate ou un candidat au poste de secrétaire général. Celle-ci ou celui-ci doit ensuite être élu par le Comité confédéral national (CCN) composé de tous les dirigeants des fédérations et unions départementales de la CGT. 

Mercredi soir, les délégués ont donc élu les membres de la commission exécutive, au sein de laquelle la candidature d'Olivier Mateu, le secrétaire général de l'Union départementale des Bouches-du-Rhône, n'a pas été retenue, faute d'avoir atteint 50% des votes. Après de longues heures de dépouillement, la candidate de Philippe Martinez, Marie Buisson, a été la plus mal élue avec 57,23% des voix, loin derrière les 86,14% des voix de Sophie Binet. La CE s'est ensuite réuni pour proposer un nom, et c'est, sans surprise, et malgré son faible score, celui de Marie Buisson qui a été proposé. 

Le Comité confédéral national (CNN) s'est ensuite prononcé, à travers un vote, mais ce dernier a rejeté le candidature de Marie Buisson à deux voix près. le CE s'est donc de nouveau réuni pour proposer un autre nom. Malgré la popularité de Céline Verzeletti, qui avait obtenu un score de 77,95% des voix à la CE et qui était soutenue par près de 20 fédérations, la candidature de cette dernière a été massivement rejetée par les soutiens de Marie Buisson. C'est finalement le nom de Sophie Binet qui a été proposé, à la surprise générale, et le parlement (CNN) l'a élue dans la foulée. 

Sophie Binet, candidate «par défaut» selon certains, était également référente du collectif femmes mixité, et engagée sur les questions environnementales et l'égalité hommes-femmes. Elle aura la lourde tâche de recoller les morceaux d'une CGT profondément divisée, à un moment où la centrale est en première ligne dans la lutte contre la réforme des retraites et à quelques jours d’une réunion de l’intersyndicale à Matignon, à l’invitation d’Elisabeth Borne.

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