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«Ils ont tué ma fille, ce n'est pas elle qui s'est suicidée» : le témoignage déchirant de la mère de Lindsay qui s'est donnée la mort à 13 ans

«Ils ont tué ma fille, ce n'est pas elle qui s'est suicidée», a témoigné, ce jeudi lors d'une conférence de presse, Betty la maman de Lindsay qui s'est donnée la mort à 13 ans à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) après avoir été victime de harcèlement.

Un témoignage bouleversant. Malgré la douleur et le chagrin, Betty, la maman de la jeune Lindsay, qui s'est suicidée à l'âge de 13 ans après avoir été violemment harcelée à l'école, a tenu ce jeudi une conférence de presse durant laquelle elle a demandé justice. 

«J’attends que toutes les personnes concernées, toutes les personnes qui ont fait du mal à ma fille, qui ne l’ont pas aidée soient jugées tout simplement pour le mal qu’ils lui ont fait», a-t-elle déclaré avec beaucoup d’émotion face au drame que sa famille et elle vivent depuis la mort de sa fille.  

«Aujourd’hui, ils m’ont tout pris, ils ont tué ma fille, c’est leur faute. Ce sont eux qui ont tué ma fille, ce n’est pas ma fille qui s’est suicidée, ils l’ont poussé à faire ça» a confié Betty la voix tremblante. 

Une absence d'aide fatale ?

Pour la mère de famille, la mort de Lindsay aurait pu être évitée. «Si j’avais eu de l’aide on n’en serait pas là aujourd’hui, ma fille serait là et on ne serait pas tous ensemble ici aujourd’hui !»  

Présent aux côtés de Betty, maître Pierre Debuisson, avocat de la famille de Lindsay, a estimé que rien n'avait été fait pour venir en aide à la jeune fille en détresse. 

Il a alors rappelé qu'une «lettre a été adressée à la présidence de la République avant le décès de Lindsay par sa grand-mère avec la lettre de suicide», écrite par la jeune collégienne. 

Certes a-t-il temporisé, «monsieur le président ne peut pas lire toutes les lettres qu’il reçoit mais le secrétariat de la présidence de la République a reçu une lettre très alarmante et rien n’a été fait et de voir qu’il y a deux lignes de tweet du ministre de l’Éducation nationale qui n’a pas pris la peine d’appeler Betty, la maman de Lindsay son beau-père et toute sa famille, c’est scandaleux.»

Maître Debuisson faisait ici référence au message adressé via Twitter par Pap Ndiaye, le 31 mai 2023 dans lequel le ministre déclarait : «Toutes mes pensées pour Lindsay et ses proches alors que des attaques ignobles se poursuivent sur les réseaux sociaux. En complément des poursuites pénales déjà engagées, j'ai saisi l'Inspection générale d'une enquête administrative. Le harcèlement n’a pas sa place à l’École.»

Pour Betty, le constat est clair : «Ce n’est pas suffisant»

Le directeur de l'établissement absent lors des obsèques

Si l'aide du gouvernement est jugée insuffisante, celle de l'établissement scolaire de Lindsay est accusée d'être inexistante. 

«Depuis le drame, ils ne m’ont pas reçu, ils ne m’ont pas téléphoné, je n’ai eu aucun courrier, rien du tout», a confié Betty qui ajoute que le directeur du collège souhaitait être présent aux obsèques de la jeune fille. «Il a demandé à ma mère s’il pouvait venir (le directeur) à l’enterrement, forcément on a refusé ce qui est normal.» 

Malgré le suicide de Lindsay, le harcèlement se poursuit et pour Betty et sa famille c'est une souffrance de plus. 

«Je me dis que ces filles-là n’ont pas de cœur, (…) elles ont gagné, parce que même si nous on gagne (NDLR en justice) moi j’ai perdu ma fille en tous les cas» a-t-elle poursuivi visiblement bouleversée. 

«Toutes les méchancetés ça me fait du mal et continuent à me faire du mal et c’est très dur. Ça salit sa mémoire surtout que Lindsay ne méritait pas ça, c’était une petite fille, elle ne faisait de mal à personne et puis elle me disait tout, elle ne me cachait rien.On a été abandonné complètement» a conclu la mère retenant ses larmes. 

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