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Grève contre la réforme des retraites : une 14e journée de mobilisation en forme d'échec

Au total, 11.000 policiers, dont 4.000 rien que dans la capitale, ont été mobilisés selon Beauvau. [JEFF PACHOUD / AFP]

Près de 281.000 manifestants ont été recensés par le ministère de l'Intérieur pour cette 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Il s'agit du chiffre le plus bas enregistré, à quelques jours du dénouement.

Le sursaut escompté n'a pas eu lieu. Pour la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les manifestants se sont mobilisés à travers la France, mais avec une participation au plus bas depuis le début du mouvement.

D’après les chiffres de la CGT, 900.000 participants auraient défilé dans les rues de France, alors que le ministère de l’Intérieur annonce 281.000 manifestants à travers la France. Plusieurs villes ont atteint des planchers en termes de participation aux manifestations.

À Paris, le syndicat a revendiqué près de 300.000 participants, contre 31.000 selon la préfecture de police. En province, les chiffres mis en avant par la CGT sont également faibles : 8.000 à 50.000 manifestants à Toulouse, entre 5.500 et 10.000 à Rennes, ou encore 5.000 à 10.000 à Grenoble.

Une manifestation historiquement basse

Des scores très bas, alors que les syndicats souhaitaient mettre la pression avant l’examen d’une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites promulguée à la mi-avril.

Chez les têtes de file du mouvement syndical, le combat n’est pas totalement terminé. «Le match est en train de se terminer, qu'on le veuille ou non, avec cette inconnue de ce qui se passera jeudi à l'Assemblée», a reconnu ce mardi Laurent Berger. Le numéro un de la CFDT, a appelé les syndicats à «peser dans le rapport de force à venir» sur d'autres sujets comme les salaires ou les conditions de travail.

De son côté, Sophie Binet, numéro un de la CGT a jugé «probable qu'il y ait d'autres manifestations au vu de la colère dans le pays». «L'intersyndicale va rester unie», a-t-elle ajouté.

Quelques actions fortes dans une journée peu agitée

Au total, 11.000 policiers, dont 4.000 rien que dans la capitale, ont été mobilisés selon Beauvau. Mais peu de heurts et incidents ont été notés entre les manifestants et les forces de l’ordre au cours de la journée, malgré quelques tensions dans certaines villes comme Lyon, Toulouse, Nantes ou Rennes. En revanche, aucun débordement n’a eu lieu lors du passage du cortège parisien devant l’Assemblée nationale. A 18h45 ce mardi, on dénombrait à Paris 28 interpellations au total.

Plusieurs actions coup de poing ont cependant eu lieu au cours de la journée, dont l’intrusion au siège du comité d’organisation des Jeux Olympiques 2024 ou la coupure d’électricité en banlieue parisienne. Mais dans l’ensemble, les perturbations ont été très limitées, avec seulement 5% d’enseignants en grève selon le ministère de l’Éducation. Au niveau des transports, la SNCF a fait circuler neuf trains sur dix en moyenne, tandis qu'un tiers des vols ont été annulés à l'aéroport d'Orly.

Et maintenant, que va-t-il se passer ? Dès ce soir, la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, pourrait dégainer l'article 40 de la Constitution - qui interdit aux parlementaires de déposer des amendements ayant un impact financier - pour faire obstacle au texte déposé par le groupe Liot.

Au niveau du mouvement syndical, aucun appel à la grève n'a été effectué pour l'heure, mais il est probable de voir de nouveaux mouvements dans certains secteurs.

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