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Les 10 expositions événement de la rentrée

Paris n'est jamais avare d'expositions [ Crédit JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP ]

L’art fait sa rentrée en fanfare, et il s’agit d’ouvrir l’œil. CNEWS Matin a sélectionné dix expositions majeures et inédites qui vont marquer les six prochains mois.

Alors que les touristes, comme les Parisiens qui ne sont pas partis, pourront se délecter encore tout (ou une partie de) l'été des oeuvres monumentales de Rodin au Grand Palais, des robes de Dalida au Palais Galliera ou encore des piscines chères à David Hockney au Centre Pompidou, les musées s'apprêtent à faire peau neuve pour l'automne. Dix grandes expositions ne manqueront pas de susciter l'intérêt du public.

La Biennale des Photographes du Monde Arabe contemporain

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Rania Matar Samira, série Becoming, 2016.

Par les temps qui courent, l’image des conflits et de la guerre colle à la peau des pays arabes. C’est une autre vision – celle de l’art – que cherche à promouvoir cette Biennale des Photographes du Monde Arabe contemporain, créée en 2016 et reconduite pour la rentrée prochaine. «Sortir des clichés les plus éculés sur le monde arabe, en révéler des réalités cachées, améliorer la compréhension entre les peuples», tels sont les objectifs affichés par Jack Lang, actuel directeur de l’Institut du Monde Arabe (IMA) et l’un des fondateurs de l’événement.

Une cinquantaine d’artistes seront répartis sur huit sites différents dont l’IMA et la Maison Européenne de la Photographie (MEP) pour cette deuxième édition dédiée à Leila Alaoui, la photographe franco-marocaine morte suite aux attentats de Ouagadougou (Burkina Faso) le 18 janvier 2016. Parmi les nouveautés, on peut noter un focus sur l’Algérie et le Maroc, pays souvent laissés pour compte dans l’art contemporain.

Deuxième édition de la Biennale des Photographes du Monde Arabe contemporain, du 13 septembre au 12 novembre 2017, à l’Institut du Monde Arabe (5e), la Maison Européenne de la Photographie (4e), la Cité Internationale des Arts (4e), la Mairie du 4e, la Galerie Binome (4e), la Galerie Clémentine de la Féronnière (4e), la Galerie Photo 12 (4e), la Galerie Thierry Marlat (4e).

L’art du pastel de Degas à Redon

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Pierre Carrier-Belleuse, Sur le sable de la dune. Pastel, 1896. ©Petit Palais/Roger-Viollet.

À mi-chemin entre le dessin et la peinture, le pastel est un procédé aussi atypique que méconnu du grand public. Et pour cause. Très sensibles à la lumière, les œuvres de pastel se conservent très mal et ne peuvent supporter une exposition permanente. C’est pourquoi la plupart des 130 dessins de la collection du Petit Palais font figure d’inédits. Ils seront exceptionnellement montrés aux visiteurs pendant six mois avant de regagner l’ombre des archives du musée.

Cette précieuse opportunité permettra de découvrir l’histoire de cet art aux multiples facettes, de sa naissance au 18e siècle, utilisé alors pour de célèbres portraits comme celui de la princesse Radziwill par Elisabeth Vigée Le Brun, à sa vogue chez les romantiques au 19e, avant sa consécration au début du 20e siècle. Vecteur privilégié de l’impressionnisme dans les tableaux de Berthe Morisot (Dans le parc, 1974), il sert également les obsessions naturalistes des peintres réalistes comme dans l’œuvre Sur le sable de la dune (1896) de Pierre Carrier-Belleuse (photo).

L’art du pastel de Degas à Redon, du 15 septembre 2017 au 8 avril 2018, au Petit Palais (8e).

Irving Penn

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Irving Penn Cafe in Lima (Jean Patchett) [Café à Lima (Jean Patchett)]
 1948,épreuve gélatino-argentique, 1984, 49,2 x 47,3 cm,The Metropolitan Museum of Art, New York, Promised Gift of The Irving Penn Foundation © Condé Nast

Salvador Dali et Jean Cocteau, mais aussi Alfred Hitchcock, Pablo Picasso, Marlene Dietrich ou encore Audrey Hepburn et Colette. La liste des célébrités passées devant l’objectif d’Irving Penn donne le vertige. Pour commémorer le centenaire de la naissance de l’éminent photographe américain, le Grand Palais organise pour la première fois depuis sa mort en 2009 une grande rétrospective, qui passera par le Metropolitan Museum of Art de New York en juillet avant de s’installer en France fin septembre. À travers un parcours thématique et chronologique de soixante-dix ans de carrière et de plus de 250 œuvres, les grands sujets d’étude de l’artiste se répondent dans un dialogue surprenant et rétro.

Aux inventives vanités modernes et autres natures mortes, succèdent les gros plans noir et blanc de stars pour Le Vogue à partir de 1947. Viennent ensuite des photographies de mode aujourd’hui devenues cultes et érigées en modèles du genre, ses études de nus, mais aussi sa série sur les artisans et travailleurs des grandes villes, et ses portraits de familles incas au Pérou. Grand adepte de la prise de vue en studio même lorsqu’il était en voyage, Irving Penn shootait systématiquement devant un étonnant rideau peint. Considéré comme sa signature, l’objet iconique fait aussi partie de l’exposition.

Irving Penn, du 21 septembre 2017 au 29 janvier 2018, au Grand Palais (8e).

André Derain 1904-1914. La décennie radicale.

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Vue de Cagnes, 1910, huile sur toile, 81 x 100 cm, Folkwang Museum, Essen. ©Legs Helen Cappell, 1926.

Parfois oublié, il faisait pourtant parti de l’avant-garde cubiste, proche de peintres qui ont marqué l’histoire comme Pablo Picasso, Henri Matisse ou Georges Braque. En rassemblant soixante-dix œuvres d’André Derain, cette rétrospective lui rend les honneurs qui lui sont dus, et fait découvrir au public son rôle crucial dans l’émergence du fauvisme au début du 20e siècle.

Passionné de photographie, André Derain est resté marqué par le réalisme malgré sa participation aux diverses avant-gardes non figuratives. Au-delà du panorama chronologique de la production de l’artiste, c’est un pan de la vie intime de l’homme que dévoile cette exposition, en plaçant à côté des tableaux ses écrits, sa correspondance, sa collection d’estampes et ses photographies.

André Derain 1904-1914. La décennie radicale, du 4 octobre 2017 au 29 janvier 2018, au Centre Pompidou (4e).

Être moderne : le MoMA à Paris

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Constantin Brancusi (French, born Romania. 1876-1957), Bird in Space, 1928, Bronze, 54 x 8 1/2 x 6 1/2 (137,2 x 21,6 x 16,5 cm), The Museum of Modern Art, New York, Given anonymously, 1934. ©2017 Artists Right Society (ARS), New York / ADAGP, Paris.

La modernité est un concept mouvant, sans cesse à redéfinir. Lorsque les trois riches mécènes Abby Aldrich Rockefeller et ses deux amies Lillie P. Bliss et Mary Quinn Sullivan décident de créer le Museum of Modern Art (MoMA) en 1929, elles veulent promouvoir un art moderne déjà reconnu mais encore exclu des grands musées, tout en continuant de valoriser le travail des jeunes artistes et des avant-gardes. Aujourd’hui le MoMa est la troisième institution la plus visitée aux États-Unis, et abrite l’une des plus importantes collections d’art moderne au monde, au même titre que le Centre Pompidou à Paris et que le Tate Modern de Londres.

Plus de 200 œuvres du MoMA s’inviteront à Paris à la Fondation Louis Vuitton dès le mois d’octobre. Certaines, jamais encore exposées en France, sont des monuments dans l’histoire de l’art, comme le bronze de «L’oiseau dans l’espace»de Brancusi (photo), ou encore les créations de Marcel Duchamp, Calder, Picabia ou encore Hopper et Picasso. D’autres sont des acquisitions récentes, des curiosités qui feront peut-être partie de l’histoire de l’art de demain.

Être moderne : le MoMA à Paris, du 11 octobre 2017 au 5 mars 2018, à la Fondation Louis Vuitton (16e).

Pop art 

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Mel Ramos, Tobacco Rhoda, 1965 © Whitney Museum, N.Y. © Adagp, Paris, 2017

En réaction à l'expressionnisme abstrait qui régnait dans les années soixante, et au coeur d'une société en pleine croissance économique, les Etats-Unis voient alors émerger une génération d'artistes qui se nourrissent de cette effervescence consumériste pour mieux en détourner les codes.

Comment définir le pop art ? Au-delà des aplats colorés et la représentation des objets du quotidien et des signes de culture de masse, le pop art se veut aussi plein d'humour et d'ironie. Une soixantaine d'oeuvres viennent témoigner de cet esprit. Parmi elles, certaines créations de grandes figures du mouvement : Roy Lichtenstein, Andy Warhol ou encore Tom Wesselmann ou Jim Dine.

«Pop art», du 22 septembre 2017 au 21 janvier 2018 au Musée Maillol. 

Degas, danse, dessin. Un hommage à Degas avec Paul Valery

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Danseuse au bouquet, saluant sur la scène, 1878, pastel sur papier marouflé sur toile, 72x77,5 cm, Paris, musée d'Orsay, ©Musée d'Orsay Dist. RMN - Grand Palais / Patrice Schmidt

Ami pendant plus de vingt ans avec l'écrivain Paul Valery, Edgar Degas a inspiré un texte à l'auteur, sorte de méditation sur l'art et la création. C'est ce texte, «Degas danse dessin» publié en 1937 aux éditions Vollard, qui sert de fil conducteur à l'exposition-hommage au peintre mort il y a cent ans cette année. Oeuvres graphiques, peintures et sculptures de Degas répondront aux extraits du livre de Paul Valery.

De nombreux dessins de Degas comme les fameux carnets de Paul Valery tendent à montrer l'étroitesse des liens entre les deux hommes et comment un art peut se nourrir de l'autre à travers les thématiques qui leur tenaient à coeur. Parmi elles : la danse et l'équitation.

«Degas, danse, dessin. Un hommage à Degas avec Paul Valery», du 28 novembre 2017 au 25 février 2018 au Musée d'Orsay

Barbara 

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Barbara, rue de Seine, vers 1958 © Collection Georges Dudognon

Alors que le film avec Mathieu Amalric et Jeanne Balibar sera déjà dans les salles obscures, c'est une Barbara intime que propose de nous faire découvrir La Philharmonie. Jeunes années à Bruxelles puis années d'errance, mais surtout de liberté, cheveux courts, silhouette allongée, entre concerts bohèmes et tourments intimes. 

Le visiteur pourra découvrir la grande dame dans l'objectif de Robert Doisneau ou encore Jean-Pierre Leloir ou Just Jaeckin. L'exposition montre aussi l'artiste à travers ses amitiés avec Jacques Brel ou encore Maurice Béjart et Jean-Claude Brialy, le cérémonial de ses récitals. Enfin, manuscrits, correspondances, dessins et documents inédits autour de ses nombreux engagements auprès des plus démunis laissés par ses proches. 

Barbara, du 13 octobre 2017 au 28 janvier 2018 à La Cité de la musique - Philharmonie de Paris.

Raymond Depardon. Traverser

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Mauritanie, entre Oualata et Néma, 1986 © Raymond Depardon / Magnum Photos

Difficile de monter une exposition de Raymond Depardon tant son oeuvre couvre un large spectre. Ecrivain, photographe, réalisateur, Raymond Depardon est un touche-à-tout sans pour autant jamais aborder chaque domaine en dilettante ... De ses débuts à la ferme du Garet aux planques de célébrités, en passant par les reportages pour la presse et les documentaires d'auteur, Raymond Depardon ne cesse de naviguer entre de multiples manières de capter le réel. C'est ce que montre cette grande exposition de la Fondation Cartier-Bresson.

L'exposition présente une centaine de tirages, textes, film et documents de l'auteur. Un ouvrage vient appuyer l'exposition avec une sélection encore un peu plus vaste d'images ainsi qu'un long entretien inédit de l'auteur avec Agnès Sire, commissaire de l'exposition.

Raymond Depardon, traverser, du 13 septembre au 17 décembre 2017 à la Fondation Henri-Cartier Bresson.

Le cinéma de Goscinny 

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Astérix et Cléopâtre © Goscinny / Uderzo / Dargaud Films / 1968

À l'occasion du quarantième anniversaire de la mort de René Goscinny, la cinémathèque rend hommage au génial auteur de bande dessinée qui a laissé également plusieurs oeuvres pour le cinéma. Avec l'aide de son complice Albert Uderzo, il mettait en mouvement leur «Astérix et Cléopâtre» en 1968, devenue inséparable désormais de la voix de Roger Carel. 

Goscinny, côté cinéma, est également inséparable de son ami Pierre Tchernia qui réalisera quelques petites pépites comme «Le Viager» (1972) ou «Les Gaspards» (1974) dont les scénarios ont été coécrits par René Goscinny. «Lucky Luke» doit également beaucoup à René Goscinny qui a coécrit ses aventures filmesques avec Morris.

L'exposition explore enfin les influences qu'ont eu le cinéma sur la plume de Goscinny et inversement. Ce n'est peut-être pas pour rien que son ami Gotlib l'appelait «Walt Goscinny».

Le cinéma de Goscinny, Astérix, Lucky Luke & cie du 4 octobre 2017 au 7 mars 2018 à La Cinémathèque française.

 

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