Plus que des numéros de cirque, le spectacle de la tribu Romanès est une véritable fête.
Pendant les vacances, les Romanès mettent les bouchées doubles. A raison de deux spectacles par jour (16h et 20h30), sans compter le réveillon du Nouvel An qui promet une nuit inoubliable, le cirque Romanès fait vibrer le (trop) calme 16e arrondissement de Paris aux sons des violons et des cuivres tziganes.
«Que voulons nous ? Un plafond au-dessus de la tête ? Ou le ciel étoilé ?», s'interroge Alexandre Romanès, poète et patriarche de la joyeuse tribu Romanès. Cela tombe bien, leur spectacle «Les nomades tracent les chemins du ciel» saura à coup sûr donner quelques étoiles dans les yeux des enfants et de leurs parents.
Ici, pas de tigres féroces, ni de chevaux dressés mais une bande de musiciens, des danseuses aux robes chatoyantes et des numéros d'acrobates très poétiques. Au-delà de l'agréable spectacle se jouant sous le chapiteau des Romanès dans le minuscule square Parodi situé près de la Porte Maillot, c'est bien l'âme des gitans qui ressort de cette féerie émouvante.
Un réveillon mémorable
Avis à tous ceux qui veulent changer des traditionnels réveillons potes-champagne-bises sous le gui, le cirque Romanès propose une soirée-réveillon au nom évocateur : «folie tzigane en zone libre !». Pour 150 euros par personne, les Romanès promettent, à l'issue de la représentation, côtelettes de mouton sur barbecue, choux farcis des Balkans et boissons à volonté.
Jusqu'à l'aube, l'Ensemble de musique tzigane des Balkans fera danser les convives. De nombreux artistes se joindront à la fête, comme des danseuses tziganes, orientales, flamenco mais aussi une fanfare venue d'Europe de l'Est et quelques chanteuses.
Un cirque en danger
Depuis quelques temps, quelques grincheux du quartier tentent de déloger le cirque de leur petit «ilôt» situé en bordure du périphérique en les accusant de toutes sortes de malveillances, comme ... manger les chats du coin. «On s'est régalés», ironise Délia Romanès, première femme tzigane en France à être nommée Chevalier des Arts et des Lettres qui doit supporter depuis des années les dégradations, les vols, les insultes racistes et les procès.
Loin de déguster des félins et d'ennuyer les riverains, les acrobates, danseuses et musiciens de la troupe portent haut les couleurs gitanes et offrent à leur public de la poésie et de l'amour. Un moment de partage très précieux.
«Les Nomades tracent les chemins du ciel !», Cirque Romanès, square Parodi, boulevard de l'Amiral-Bruix, Paris (16e), tous les jours pendant les vacances, spectacle à 16h et 20h30. Réservations : 01 40 09 24 20 / 06 99 19 49 59.