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On a testé Jòia, la table bistronomique d'Hélène Darroze à Paris

Le restaurant se situe rue des Jeûneurs où les habitants du quartier avaient l'habitude de jouer aux boules au XVIIe siècle. [© Nicolas Buisson]

Profitant de la fermeture momentanée de son restaurant historique rue d’Assas, la chef étoilée a ouvert une nouvelle adresse au cœur de la capitale. La carte met à l’honneur les produits de son Sud-Ouest natal, mais aussi des saveurs venues d’ailleurs.

C’est dans le 2e arrondissement, à quelques mètres de la place de la Bourse, que la jurée de «Top Chef» a imaginé son nouveau «bébé» qu’elle a baptisé Jòia qui signifie «joie» en occitan. Un nom savamment choisi qui caractérise parfaitement la cuisine de celle qui fut élue meilleure chef femme du monde en 2015, à savoir gourmande et généreuse.

Depuis son ouverture il y a quelques semaines, le carnet des réservations ne désemplit pas. Il faut donc faire preuve de patience pour obtenir une table dans ce spot ultra couru de la capitale. Agencé sur deux étages, Jòia a été conçu dans le seul but, selon la propriétaire des lieux, de «distribuer une part de bonheur avec chaque assiette».

Au rez-de-chaussée, les gourmands peuvent s’installer autour d'une table d'hôte pour un moment convivial entre amis, ou directement au comptoir donnant sur la cuisine ouverte dirigée par le chef Thomas Piat qui officie aussi avec le chef pâtissier Kirk Whittle, un proche d’Hélène Darroze depuis près de quinze ans.

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© Nicolas Buisson

Carte à la main où les saveurs du Sud-Ouest se mêlent à celles de l’Italie ou du Japon, on assiste au défilé incessant des serveurs, en jean et en bretelles, tous arborant un large sourire pour rendre l’atmosphère comme à la maison.

Les festivités commencent par la découverte des «Niacs» et des «Amuse-gueules» à partager, comme les olives du marché de la Bretxa (6 euros), le jambon «Noir de Bigorre» de Pierre Matayon (24 euros) ou le guacamole à faire soi-même (12 euros). En fonction de ses goûts, chacun ajoutera les ingrédients de son choix et écrasera les morceaux d’avocat déjà préparés au mortier. Un peu d’effort avant le réconfort.

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© Nicolas Buisson

Le dîner se poursuit par les hors-d’œuvre très généreux avec un coup de cœur pour les champignons de saison, foie gras et jaune d’œuf confit (25 euros). Parfait en cette saison automnale. Côté plat, on hésite longuement avant de commander le poulet jaune des Landes brioché et rôti en crapaudine (25 euros) et le cogote de merlu de Saint-Jean-de-Luz rôti à l’espagnole et accompagné d’une sauce chimichurri (22 euros). Un plat typique légèrement relevé mais parfaitement assaisonné.

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© Nicolas Buisson

En accompagnement, on optera pour une polenta crémeuse à souhait qui nous rappelle celle concoctée par notre grand-mère. Seul bémol, cette dernière, les pommes de terre au romarin et brebis basque ainsi que les carottes au miel et au laurier, sont en supplément. Un ajout de 6 à 8 euros qui fera grimper la note.

Les becs sucrés ne seront pas en reste avec le pavlova aux fruits rouges (10 euros), la tarte très chocolatée accompagnée d’une glace au sarrasin (10 euros) et l’incontournable et délicieux mille-crêpes au thé matcha et sa crème au yuzu (12 euros). Tellement beau que l’on hésite à y planter sa petite cuillère.

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© Nicolas Buisson

Outre ces recettes d’enfance simples et goûteuses, Hélène Darroze a sélectionné une carte des vins exclusivement féminine. Des nectars plus ou moins onéreux choisis chez des vigneronnes et des œnologues issues, entre autres, de France, d’Italie, du Portugal ou d’Allemagne.

Pour ceux qui souhaiteraient profiter d’un after-work ou d’un apéritif avant de passer à table, Joia dévoile un sublime bar à cocktails au premier étage. On dégustera un «French Tiki» dans les banquettes ou les fauteuils du boudoir, situé à proximité, fait de cuir ou de velours et dévoilant une sublime bibliothèque. Une ambiance très british, clin d’œil aux années qu'Hélène Darroze a passées dans la capitale anglaise. Rappelons que cette grande dame de la gastronomie française est également en charge du restaurant étoilé de l'hôtel Connaught à Londres.

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© Nicolas Buisson

Si l’addition n’est pas forcément à la portée de toutes les bourses, une formule plus abordable au déjeuner est proposée. Il faudra compter 24 euros pour une entrée et plat ou plat et dessert, et 29 euros pour la version entrée, plat, dessert. Un bon compromis pour apprécier une cuisine maison de qualité.

Jòia, 39, rue des Jeûneurs, Paris 2e. Ouvert du lundi au samedi, de 12h à 14h30 et de 17h à 23h.

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