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Un surfeur échappe à une nouvelle attaque de requin

Allongé sur le dos, sur le sable d'une plage australienne, la cuisse en sang après avoir été mordu profondément par un requin alors qu'il faisait du surf, Glen Folkard n'a eu qu'une pensée: "je suis vivant".[AFP]

Allongé sur le dos, sur le sable d'une plage australienne, la cuisse en sang après avoir été mordu profondément par un requin alors qu'il faisait du surf, Glen Folkard n'a eu qu'une pensée: "je suis vivant".

Le surfeur pratiquait sur les vagues de Redhead Beach, au nord de Sydney, lorsqu'un requin-bouledogue de trois mètres de long s'est jeté sur sa planche, le poussant à l'eau et l'entraînant dans les profondeurs, le tenant prisonnier dans sa mâchoire.

"C'était comme vous l'imaginez. Une terreur pure", raconte-t-il à l'AFP cinq semaines après l'attaque. "Il m'a frappé par derrière, il m'a attrapé, il m'a retourné, il m'a emporté par le fond et puis il m'a lâché parce qu'il avait un morceau (de planche) dans sa bouche... Un coup de chance".

Glen Folkard, 44 ans, est parvenu à regagner le rivage accroché à sa planche, malgré "un gros tas sanguinolent" à la place de sa cuisse.

"Je me souviens d'avoir roulé de ma planche et de regarder le ciel, étendu sur le dos, et d'aimer la vie intensément", dit-il. "Je regardais le ciel bleu et je pensais +je suis vivant, je m'en suis sorti+".

Lors des mois précédant cette attaque, les requins ont causé la mort de trois personnes sur la côte occidentale australienne, un nombre inhabituellement élevé, et les autorités locales ont promis d'agir.

Mais les experts mettent en garde contre les réactions à chaud, soulignant que le nombre moyen d'attaques en Australie --15 par an ces dernières années, dont une mortelle-- a augmenté dans les mêmes proportions que la population et la popularité des sports aquatiques.

John West, spécialiste des requins au zoo Taronga de Sydney, répertorie toutes les attaques de requins sur des humains depuis les années 80. Le nombre a augmenté, puisque la moyenne était de 6,5 attaques par an entre 1990 et 2000, mais cela en dit plus sur les moeurs des humains que sur ceux des requins.

"Les requins sont là depuis 400 millions d'années et les hommes depuis seulement 400.000 ans", dit-il, rappelant que la baignade en mer en Australie n'a été autorisée par la loi qu'à partir du début de 20e siècle.

Le nombre des surfeurs a augmenté "de manière phénoménale" depuis les années 50 et quelque trois millions de surfeurs pratiquent dans les eaux australiennes chaque année désormais, ajoute-t-il.

Les progrès dans les combinaisons de surfeurs font que ces sportifs peuvent s'adonner à leur activité favorite toute l'année et rester dans l'eau plus longtemps.

La plongée avec bouteille ou avec masque et tuba, ainsi que la pêche d'agrément, sont de plus en plus pratiquées, dans des zones isolées où les gens n'allaient pas autrefois, ajoute l'expert.

John West est contre l'abattage des prédateurs aux endroits qui ont été le théâtre d'une attaque, car le requin qui a mordu a souvent quitté les lieux.

En Australie, l'attitude du public évolue. Les proches des victimes, et les victimes elles-mêmes, ne veulent pas forcément l'abattage des squales et savent que ces animaux sont un risque à prendre en compte lorsqu'on barbote dans les eaux du pays.

Selon Christopher Neff, un chercheur de l'université de Sydney spécialiste des attaques de requins, le film "Les dents de la mer" a donné une fausse image de ces squales, en les dépeignant comme des monstres assoiffés de sang.

"Mais en vérité, le seul endroit où vous trouverez un requin fou, c'est un studio hollywoodien", déclare-t-il.

"Les requins ne sont pas des monstres. Ce sont en fait des animaux assez ennuyeux, qui préfèreraient nous ignorer. 92% des personnes attaquées s'en sortent bien et sont vivantes", ajoute le chercheur.

Les attaques sont rares et la plupart se résument à une simple morsure car les requins, qui se nourrissent de phoques et de poissons, n'apprécient pas la chair humaine et s'approchent de l'homme plus par curiosité que par faim.

Glen Folkard n'en veut pas à son attaquant, mais il pense qu'il faudrait faire davantage pour protéger les baigneurs.

Un requin avait été aperçu dans la matinée, dans les eaux à proximité de la plage où il surfait. On devrait selon lui renforcer les pouvoirs des maîtres-nageurs pour qu'ils puissent fermer temporairement une plage qu'ils estiment dangereuse.

"Il y a une tour à requin (qui permet de surveiller les eaux: ndlr) là où je surfe, mais elle n'a pas été utilisée depuis je ne sais combien de temps (...) La prochaine fois, ça pourrait être pire", regrette-t-il.

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