Serait-on conditionné par une substance chimique présente dans notre cerveau à tricher, à être généreux ou pingre, fidèle ou infidèle ou, plus généralement, bon ou mauvais ? C’est ce qu’avance une thèse présentée par le professeur d'université Paul J.Zack, économiste et neurologue, dans un livre intitulé The moral molecule (la molécule morale), et dont s’est fait écho cette semaine le Wall Street Journal.
Selon le scientifique, qui se base sur une série d’études menée depuis 2001, notre comportement social serait ainsi en grande partie déterminé par une molécule baptisée ocytocine. Quand le niveau de celle-ci augmente, hommes et femmes seraient plus enclins à être généreux. Des expériences ont ainsi montré une corrélation entre la volonté des cobayes de prêter de l'argent à des personnes étrangères et le niveau d'ocytocine présente dans leur sang.
Le chercheur a également découvert la manière d’augmenter la quantité de la molécule en question dans notre corps. Elle est 100% naturelle. Il suffirait en effet de montrer à une personne qu’on lui fait confiance pour lui faire secréter l’ocytocine. « Le sentiment d’être quelqu’un à qui on fait confiance rend plus digne de confiance », explique Paul J.Zack. Le fait de chanter, danser, ou de prier aurait le même impact positif.
L’auteur de la thèse rapporte ainsi une expérience insolite qu’il a menée à titre personnel. Lors d’une conversation avec un interlocuteur, il l’informait subitement qu’il souhaitait le prendre dans ses bras. Il a ainsi constaté que la conversation qui suivait devenait généralement plus intime, plus engageante. Selon lui, cela s’explique par l’afflux d’ocytocine vers le cerveau, lié au fait que la personne en face sent qu’on lui fait confiance. De là à imaginer que la Paix règnerait dans le monde si les dirigeants se prenaient plus souvent dans les bras, il n'y a qu'un pas.