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Refusant d'être qualifié de «cumulard», un élu demande un autre mot à l'Académie française

Laurent Garcia considère que la langue française est dépourvue d'un mot approprié pour définir sa situation «si singulière».[Pixabay/icsilviu]

Déçu par la langue française, Laurent Garcia, député, maire de Laxou (Meurthe-et-Moselle), conseiller communautaire et conseiller départemental, a écrit à l'Académie française pour se plaindre. Fatigué d'être qualifié de «cumulard», en raison de ses quatre mandats, il demande aux Immortels de trouver un autre mot.

Celui qu'il dénonce, est, selon lui, «repris à tout va» pour le désigner. Or, écrit-il, «le suffixe péjoratif ard» exprime «une désapprobation ou un mépris». Un traitement que Laurent Garcia estime ne pas mériter puisqu'il n'a pas souhaité cumuler ces différents mandats.

Il attribue la responsabilité de cette situation aux élus d'opposition de la ville de Laxou, dont il est maire, qui ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat pour contester l'élection municipale. Entre-temps, Laurent Garcia a été élu conseiller départemental et, tant que le jugement n'est pas prononcé, il est autorisé à cumuler les fonctions.

Mais l'élu estime que sa position est devenue ingérable. Il assure ne pas percevoir la totalité des indemnités liées à ses différents mandats, mais cela n'empêche pas les «critiques, moqueries» et «injonctions». Ce, alors même qu'il croule sous «la multiplicité des obligations de chaque fonction».

Une «aventure politique rocambolesque»

Cela «représente une charge de travail titanesque pour un seul homme», écrit-il aux Immortels. Tout ça pour être qualifié de «cumulard», donc. Un terme dont «l'impact dans l'esprit» de ses concitoyens n'est, selon Laurent Garcia, «pas anodin». Evoquant une période de «défiance» vis à vis des élus, l'édile est convaincu que ce simple mot lui donne «l'image du politique, qui sans scrupule, rafle tous les mandats à sa portée».

Aussi, scandalisé de constater que «la langue française apparait exsangue du terme de vocabulaire approprié» à sa «situation atypique et si singulière», il demande à l'Académie française «un autre qualificatif» pour désigner «l'acteur principal» de «cette aventure politique rocambolesque».

Suggérant le terme de «cumuleur», Laurent Garcia reconnait, modestement, ne pas en avoir «trouvé trace dans les ouvrages de référence». Il laisse donc le soin aux Immortels de «se pencher» sur la question, pour enfin réparer l'affront que lui fait la langue française.

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