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Les hippopotames de Pablo Escobar protégés par la justice américaine

Cette décision marque un tournant historique dans la défense du droit des animaux puisqu’elle pourrait servir de jurisprudence dans de nombreux cas. [RAUL ARBOLEDA / AFP]

Un tribunal américain a reconnu pour la première fois ce mardi 26 octobre une personnalité juridique à des animaux, en l’occurrence les descendants des hippopotames de Pablo Escobar, menacés d’abattage en raison de leur trop grand nombre.

Importés dans l’hacienda de Napoles (Colombie) par Pablo Escobar lors de son apogée, les hippopotames ont proliféré dans la région, au point de devenir la plus grande colonie de cette espèce hors du continent africain.

Véritable problème sur le plan environnemental et pour la population locale avec des attaques de pêcheurs, ces mammifères ont été ciblés par le gouvernement colombien pour une stérilisation avec des fusils à fléchettes contenant un contraceptif.

Un recours déposé par un avocat colombien

En juillet dernier, l’avocat Luis Domingo Gomez Maldonado a déposé un recours en faveur de ces animaux pour leur offrir un statut juridique et les protéger de l’euthanasie, tout en demandant une modification du médicament utilisé pour les stériliser.

Cette demande a été appuyée par l’association Animal Legal Defense Fund (ALDF), qui a fait intervenir deux experts américains en stérilisation pour témoigner.  

La requête a été acceptée par la magistrate de la cour suprême de l’Ohio Karen Litkovitz la semaine dernière. Elle s’est basée sur une loi américaine octroyant à «une personne intéressée», à savoir les hippopotames, le droit de réclamer une déposition américaine dans un litige à l'étranger.

Une avancée pour le droit des animaux

Cette décision marque un tournant historique dans la défense du droit des animaux puisqu’elle pourrait servir de jurisprudence dans de nombreux cas.

«D'abord, elle aidera les hippopotames à ne pas mourir, c'est sa conséquence immédiate. Plus largement, c'est le premier exemple concret d'une cour américaine autorisant les animaux à exercer un droit légal en leur propre nom», s’est félicité Christopher Barry, avocat pour l’ALDF, auprès de l’AFP.

Cette histoire insolite fait écho à une décision de la justice argentine rendue en 2014 en faveur d’un orang-outan. Il avait été placé dans un refuge de Floride après avoir été victime, selon le tribunal argentin, d’un emprisonnement injustifié au sein d’un zoo de Buenos Aires.

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