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Métiers du jeu vidéo : «On manque de stars inspirantes pour les femmes»

Morgane Falaize est la présidente de l'association Women in Games qui valorise les métiers du jeu vidéo auprès des femmes. [Max Besnard]

Alors que 71 % des Français disent jouer au moins occasionnellement aux jeux vidéo et que l'on constate une parité quasi-parfaite entre les joueurs et les joueuses, le secteur ne parvient pas encore à attirer suffisamment les femmes dans ses métiers.

Et pourtant, le secteur recrute. Selon les derniers chiffres du Syndicat national du jeu vidéo, publiés début octobre, entre 580 et 800 nouveaux emplois ont été créés fin 2020 afin de répondre aux besoins du marché, tandis que l'on comptait l'an passé 700 studios de développement en France, soit 200 de plus qu'en 2019.

Afin d'attirer de nouvelles recrues féminines, l'association Women in Games valorise au quotidien les emplois proposés. Un défi relevé au quotidien par Morgane Falaize, sa présidente, qui a répondu à nos questions. 

Le secteur du jeu vidéo recrute encore peu de femmes. Quelle est la proportion de femmes travaillant dans celui-ci ?

Morgane Falaize : Selon le Syndicat national du jeu vidéo, on compte 22 % de femmes dans les entreprises de ce secteur en France. Un chiffre encourageant et en progression de trois points par rapport à l’an passé, mais la place des femmes ne représente encore qu’un quart des effectifs. Il y a surtout une grande disparité en fonction des métiers. Les femmes sont dans les métiers de communication, de marketing et de ressources humaines, mais dans les métiers de conception et technique cette part passe à seulement 9 %.

Les jeunes filles ne se sentent pas forcément les bienvenuesMorgane Falaize, présidente de Women in Games

Comment peut-on expliquer cela ?

Il y a un double facteur. D’une part, le jeu vidéo est un métier encore considéré comme très masculin ce qui attire peu de femmes. D'autre part, les femmes présentes ne sont pas visibles, on manque de stars féminines dans le secteur, contrairement aux hommes. On manque de modèles qui sont inspirants pour les femmes. On pense également que les jeunes filles ne se sentent pas forcément les bienvenues dans cet univers. Ce problème perdure aussi dans les écoles de jeu vidéo où elles sont parfois orientées vers des métiers relationnels.

Quelles actions l'association Women in Games mène-t-elle pour épauler les femmes qui veulent se renseigner sur les études à mener ou les métiers proposés ?

Au sein de notre association, nous comptons plus de 300 intervenantes qui participent à des tables rondes et des conférences. Nous intervenons aussi au sein des écoles de jeux vidéo. On œuvre pour mieux attirer et mieux orienter les femmes dans ce secteur. Les écoles de gaming s’emparent du sujet et souhaitent s’engager en ce sens. Women in Games réunit principalement des professionnels. Nous avons un serveur Discord ouvert à toutes où l’on peut nous adresser des questions. C’est un espace d’entraide qui permet aux professionnels de répondre à de futures étudiantes ou des jeunes femmes pour par exemple contruire un CV, expliquer les filières et les métiers, etc.

Nous allons également bientôt mettre en place un système de marrainage, de mentoring, afin d’accompagner des personnes en début de carrière ou d’orientation.

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