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La femme la plus riche du monde se lance dans la presse

L'entrée du bureau de l'entreprise Fairfax Media à Sydney, le 18 juin 2012[AFP]

Des voix s'élevaient mardi en Australie pour demander à la femme la plus riche du monde, l'héritière d'un empire minier, de ne pas interférer dans la conduite éditoriale du grand groupe de média australien Fairfax, dans laquelle elle augmente peu à peu sa participation.

Selon des informations parues dans les journaux du groupe Fairfax, Gina Rinehart a demandé trois sièges au sein du conseil d'administration du groupe de presse et veut être nommée vice-présidente avec le droit de prendre des décisions éditoriales, dont celle de nommer ou de licencier les rédacteurs en chef.

Mme Rinehart, dont la fortune personnelle est estimée à 29 milliards de dollars australiens (23 milliards d'euros) par l'étude annuelle de la Business Review Weekly (BRW), est devenue la semaine dernière le principal actionnaire de Fairfax, avec 18,67% du capital, contre 12,58% jusqu'alors.

Le gouvernement travailliste craint que la milliardaire, adversaire acharnée des taxes carbone et minières annoncées par la Première ministre Julia Gillard, cherche à faire du groupe de presse le porte-voix de ses idées.

Le ministre de la Communication Stephen Conroy a souligné que le groupe devait garder sa charte sur l'indépendance, établie en 1988 et qui dit que tout propriétaire ne doit pas se méler de politique éditoriale.

"Elle a parfaitement le droit d'être représentée (au conseil d'administration) mais elle n'a pas le droit d'abimer la marque, par respect pour les autres actionnaires", a déclaré le ministre à la radio ABC.

"Les lectorats du Sydney Morning Herald et de The Age (les deux titres phare du groupe) croient dans la charte et la soutiennent depuis de nombreuses années", a-t-il ajouté.

Selon le magazine Australian Financial Review, le président de Fairfax, Roger Corbett, a proposé à Mme Rinehart deux sièges au conseil d'administration, à condition qu'elle ne se mèle pas de l'éditorial.

Dans une lettre ouverte, les journalistes du groupe se sont adressés à la milliardaire: "nous voudrions que vous sachiez que les journalistes de Fairfax soutiennent fermement la pratique ancienne de rapporter les affaires du pays sans devoir subir l'influence du conseil et de ses membres", déclarent-ils.

Comme d'autres grands groupes de médias, Fairfax est frappé de plein fouet par la baisse de son lectorat au numéro et la chute de ses recettes publicitaires, que ne parviennent pas à compenser les recettes numériques.

Le groupe a annoncé lundi 1.900 suppressions d'emplois et la fin de la gratuité pour les sites internet de ses journaux.

Fairfax comprend des journaux, des radios et des activités dans le numérique. Il est un des deux grands groupes de presse d'Australie, aux côtés du groupe Murdoch (News Limited), qui se prépare lui aussi à annoncer d'importantes suppressions d'emplois, selon la presse.

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