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Un journaliste condamné pour avoir publié un portrait-robot

Les locaux du quotidien Aujourd'hui en France/Le Parisien à Saint-Ouen [Miguel Medina / AFP/Archives] Les locaux du quotidien Aujourd'hui en France/Le Parisien à Saint-Ouen [Miguel Medina / AFP/Archives]

Un journaliste du Parisien a été condamné mercredi à 8.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris pour "recel de violation du secret professionnel", après avoir publié en janvier dernier le portrait-robot d'un suspect dans une affaire de viol.

"C'est aberrant", a réagi le journaliste Stéphane Sellami, annonçant qu'il ferait appel de cette décision. "On ne peut pas accepter d'être condamné alors qu'il n'y a rien dans le dossier", a-t-il dit, estimant par ailleurs que cette affaire aurait dû être examinée par la chambre qui traite des délits de presse et non devant une chambre à juge unique.

A l'audience du 17 octobre, une peine de cinq mois de prison avec sursis avait été requise contre le journaliste.

Son avocat, Me Basile Ader, spécialisé dans le droit de la presse, avait indiqué que c'était la "première fois" qu'il défendait un journaliste contre lequel une peine de prison, certes avec sursis, était requise.

En janvier, le quotidien avait diffusé le portrait-robot d'un homme soupçonné de trois viols fin 2011 en région parisienne. Retrouvé dans une prison belge, le suspect a été extradé en France et mis en examen pour viols et tentatives d'homicide en juillet.

Deux des trois victimes du violeur présumé étaient parties civiles à ce procès, de même qu'un commissaire, qui a soutenu que la diffusion du portrait-robot avait perturbé l'enquête. La constitution de partie civile du fonctionnaire a été déclarée irrecevable. Le journaliste a été condamné à verser un euro de dommages et intérêts à l'une des victimes, ainsi qu'à une autre en son nom et celui de sa fille mineure. Il devra en outre leur verser au total 2.000 euros pour les frais de justice.

Me Ader avait plaidé la relaxe du journaliste, estimant les poursuites engagées contre lui contraires à la loi française.

La direction et la rédaction du Parisien avaient défendu le journaliste, de même qu'une intersyndicale regroupant FO, SNJ et CGT. Les syndicats avaient dénoncé une "façon de museler la liberté de la presse".

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