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Combat pour tous

Jean-Marc Morandini, journaliste et animateur TV.[THOMAS VOLAIRE ]

Pour avoir essayé de lancer, à plusieurs reprises, des actions en justice contre des menaces de mort ou des propos insultants sur Twitter, je dois avouer que c’est vraiment l’enfer.

J’ai le sentiment qu’il s’agit là d’un espace de liberté mais surtout d’un espace de non-droit. Hier matin, le président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) me confiait que, pour lui, «Twitter avait libéré la parole antisémite» et qu’il était bien décidé à se battre, non pas «pour devenir l’éboueur du Net» mais pour faciliter les procédures en justice pour tous ceux qui se sentent attaqués.

Hier, il a donc assigné Twitter en justice pour contraindre la plateforme de microblogging à lui communiquer les données permettant d’identifier des auteurs de messages racistes, en vue d’engager des procédures à leur encontre. Sont visés une soixantaine de comptes depuis lesquels des tweets sous les mots-clés #unbonjuif et #unjuifmort avaient été postés il y a plusieurs semaines.

Les comptes litigieux avaient été rendus inaccessibles par Twitter à la suite de signalements effectués par l’association en octobre dernier, et après un long combat médiatique. Twitter ayant fait la sourde oreille dans un premier temps, mais craignant des répercussions néfastes sur son image, la société américaine avait fini par s’exécuter, visiblement à contre-cœur, souhaitant préserver l’anonymat des échanges.

Du coup, l’UEJF se bat également pour que des entreprises comme Twitter aient un représentant légal en France, car, aujourd’hui, c’est aux Etats-Unis qu’il faut lancer les procédures, et aucun particulier n’a les moyens de se lancer dans un tel combat.

Finalement, le combat de l’UEJF devrait nous être utile à tous.

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