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"La Maison de la radio" : Nicolas Philibert dans les coulisses de Radio France

Le siège de Radio France, le 23 novembre 2009 [Bertrand Guay / AFP/Archives] Le siège de Radio France, le 23 novembre 2009 [Bertrand Guay / AFP/Archives]

La matinale de France Inter, l'enregistrement d'un concert ou d'une fiction: avec "La Maison de la radio", documentaire attendu dans les salles mercredi, Nicolas Philibert explore l'effervescence des coulisses de Radio France, montrant les visages, les images et les corps derrière des voix souvent familières.

Un brouhaha de voix qui se superposent: ainsi débute ce documentaire de 1H43, dans lequel le réalisateur d'"Etre et avoir" et de "La ville Louvre" plonge le spectateur avec tendresse et drôlerie, à travers l'activité des différentes antennes du groupe de radio public, de France Inter -largement présente dans le film- à France Culture, France Bleu ou France Info.

Un film sur la radio, c'est un peu contre nature - comment filmer la radio sans détruire son mystère ? Mais c'est sans doute pour ça que j'ai eu envie de le faire", explique le documentariste.

Au cours d'un tournage étalé sur six mois, Nicolas Philibert a filmé dans le célèbre bâtiment circulaire de la Maison de la Radio.

Il en montre l'intérieur, ses couloirs et autres dédales - avec des images clin d'oeil comme l'alignement à la Tati de parapluies devant les bureaux - mais investit surtout les studios, à la rencontre des techniciens, journalistes, producteurs, musiciens ou invités.

Visages et regards

Construit autour d'une journée et d'une courte nuit reconstituées, le film explore le rapport à la voix, au son, plonge dans les émissions en train de se faire, du "Jeu des mille euros" au "Le téléphone sonne" de France Inter, en passant par la matinale de France Info ou "L'Atelier du son" de France Culture, et suit des journalistes en conférence de rédaction, en reportage ou sur le Tour de France.

Sans voix off ou interviews, le film, rythmé, passe avec fluidité d'une situation, d'un personnage ou d'un univers à l'autre, montrant des tranches de vie avec souvent une bonne dose d'humour: des enregistrements interrompus par le bruit de travaux, l'animateur Frédéric Lodéon dont le visage émerge péniblement derrière ses piles de disques...

Nicolas Philibert suit aussi des "personnages" récurrents, comme Marie-Claude Rabot-Pinson qui reçoit des sons et informations parfois insolites pour les journaux de France Inter, ou Marguerite Gateau, qui dirige l'enregistrement d'une fiction.

Le réalisateur explique avoir privilégié des critères "cinématographiques": "les visages, les regards, les intonations, la fluidité ou les accrocs d'une parole, le timbre et la sensualité d'une voix, le corps qui la porte, l'accent d'un invité, la gestuelle d'un animateur, l'atmosphère d'un studio..."

"En somme, j'ai plus souvent misé sur la +présence+ des uns et des autres que sur ce qu'ils disaient", souligne Nicolas Philibert.

"Les enchaînements, les associations, les passages d'une séquence à une autre reposent souvent sur les sons, et leur doivent beaucoup", ajoute-t-il.

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