Pour la seconde année, Maurane est juré pour la Nouvelle Star (D8) aux côtés de Sinclair, André Manoukian et Olivier Bas. Loin d'avoir la langue dans sa poche, celle qui était appelée "maman" l'an passée revient sur son expérience de l'an passé et cette nouvelle saison qui promet d'être riche en surprises.
Qu’est-ce que vous avez pensé de cette nouvelle session de castings ?
Je n’ai pas eu le même sentiment que l’année dernière. Je n’ai pas eu les coups de cœur que j’ai eu pour Sophie Tith et Florian mais j’en ai eu d’autres. C’est vraiment incomparable.
Y’a-t-il une tendance musicale qui se détache cette année ?
Ces castings permettent de percevoir ce que les gens écoutent. Beaucoup de jeunes sont très cultivés sur le plan musical. Cela va de Nina Simone à BB Brunes en passant par des classiques de Gershwin, la vie en rose de Piaf. C’est plutôt intéressant de voir autant de gens curieux de tout. Il y a beaucoup de mélanges des genres en fait.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans la Nouvelle Star ?
Je ne me limite pas à la Nouvelle star et ses primes. J’ai envie qu’il y ait une suite. Cette année, plusieurs candidats de l’an passé font des dates en première partie de mes concerts comme Florian, Julie, Timothée, Charles-Henri… Ce qui m’intéresse c’est que cela sorte du cadre de la télé et continuer avoir des contacts en dehors. J’ai toujours dans la tête l’idée de créer des ateliers, ou des écoles, en tout cas transmettre de ce que j’ai appris de ma vie de chanteuse. Je sais que Sinclair et André ne veulent pas rentrer dans l’affect. Moi je suis une grande affective, et je crois qu’Olivier Bas l’est aussi. Je sais que ça peut être dangereux… Le plus dur, ce n’est pas l’émission, c’est « l’après ». Je leur ai dit « je serai là ». Je ne peux pas leur promettre monts et merveille mais au moins une présence.
Quel est le niveau cette année ?
Il est de plus en plus haut. Il faut donc être de plus en plus vigilent. Il y a des gens qui chantent bien mais qui nous laissent froids et c’est terrible de dire cela à quelqu’un. J’ai l’impression qu’on est de plus en plus exigeants.
Les débats ont-ils été houleux ?
On s’est engueulés. André, je le connais depuis 25 ans et c’est étrange de s’engueuler avec quelqu’un avec qui on ne s’est jamais engueulé. Il n’y a pas eu de blessés mais de gros désaccords. On n’a pas les même goûts mais tant mieux ! Il y a quand même une certaine harmonie entre nous malgré les divergences. L’an passé, je marchais sur des œufs car je ne connaissais pas. Cette année, j’ai eu moins peur des désaccords et je me dis même qu’il faut qu’il y en ait.
J’attends les primes avec impatience car on n’y va pas pour casser, plutôt pour encourager. Pour moi, la partie la plus difficile c’est le théâtre. Il faut, en trois jours, départager les candidats. Il y a presque un côté inhumain : il y a plein de gens qu’on aime qu’on ne peut pas garder… C’est à la fois excitant et très triste, il faut être efficace, il faut trancher. C’est difficile pour les candidats comme pour nous.
Vous n’avez pas peur de vous lasser au bout d’un moment ?
Si je me lassais au bout de deux saisons, ce serait effrayant ! Ce qui m’intéresse, c’est découvrir des voix (et je ne parle pas de volume sonore). Chez Sophie Tith, il y a tout dans sa voix : un vécu alors qu’elle n’a que 17 ans, la douceur, la densité… je pense qu’à la radio, je la reconnais tout de suite. Je ne crois pas qu’il puisse y avoir beaucoup de Sophie Tith. Ce qui m’ennuie aujourd’hui, c’est l’uniformisation, tout le monde doit ressembler à tout le monde. On essaye de formater les gens, alors que ce qui est intéressant, ce sont les gens qui ont de l’audace, qui ne sont pas des moutons.
Apprend-on des choses sur soi en étant juré ?
Oui. Je pense que j’ai finalement beaucoup de patience et que je suis très entière. Parfois, je peux être désagréable avec des gens qui « se la pètent ». En revoyant certains castings l’an passé, je me trouvais presque un peu dure. Je pense qu’on peut être exigeant en évitant de casser.
Quelles sont les conséquences d’une telle exposition médiatique qu’est la Nouvelle Star ?
Il faut s’armer. Sur les réseaux sociaux, on se fait beaucoup chouchouter mais on se fait aussi un peu insulter. Sur Twitter, les gens se projettent beaucoup donc on voit un peu de tout. Il faut prendre du recul par rapport à ça mais ça m’intéresse aussi de voir ce qui se dit. J’avoue que j’aime bien y papoter…
Parfois vous répondez aussi ?
Oui ! Mais je me suis un peu calmée… Parfois, j’aime bien y écrire des petites choses, juste pour rire.