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Syrie: assauts sur plusieurs villes, la responsable des missions humanitaires de l'ONU attendue

L'armée syrienne a lancé mardi un assaut sur plusieurs villes, notamment dans la région de Deraa, berceau de la révolte dans le sud, au moment où la Russie affirmait qu'elle n'avait aucune intention de changer de position vis-à-vis de son allié syrien.[YouTube/AFP]

L'armée syrienne a lancé mardi un assaut sur plusieurs villes, notamment dans la région de Deraa, berceau de la révolte dans le sud, au moment où la Russie affirmait qu'elle n'avait aucune intention de changer de position vis-à-vis de son allié syrien.

Alors que le président américain Barack Obama se disait "bouleversé" par les violences, son homologue syrien Bachar al-Assad a affirmé sa détermination à combattre le "terrorisme soutenu par l'étranger", propos qu'il répète depuis le début de la révolte contre son régime il y a près d'un an.

Cette déclaration est intervenue à la veille de l'arrivée dans le pays de la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos pour tenter d'obtenir un accès humanitaire "sans entrave" et celle, trois jours plus tard, de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan.

Seize personnes ont péri mardi dans les violences, notamment lors d'un assaut majeur sur la ville de Hirak dans la province de Deraa, a rapporté l'Observatroire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Une fillette y a été abattue et cinq soldats ont péri dans de violents combats contre l'Armée syrienne libre (ASL, qui regroupe notamment des déserteurs), précise l'organisation, dénonçant un pilonnage à l'artillerie lourde de maisons et de mosquées.

Après la prise jeudi de Baba Amr, quartier rebelle de Homs (centre) dévasté par un mois de bombardements, les forces du régime assaillent désormais d'autres bastions de l'ASL dans cette région, notamment Rastane (20 km de Homs), déclarée ville "libre" le 5 février et régulièrement pilonnée depuis. A Baba Amr même, le régime dit avoir saisi, outre des armes, "un avion de reconnaissance" utilisé par "les groupes terroristes".

Aux portes de ce quartier, la Croix-Rouge internationale négociait pour le 5e jour consécutif l'entrée d'un convoi d'aide d'urgence bloqué à l'extérieur, a indiqué Saleh Dabbakeh, son porte-parole à Damas.

Les autorités ont avancé des raisons de sécurité, en particulier la présence de bombes et de mines, pour justifier ce délai dénoncé par la communauté internationale.

Il s'agit surtout d'"enterrer ou brûler les cadavres et effacer les traces" des crimes du régime "afin que le CICR ne s'aperçoive de rien", a affirmé Hadi Abdallah, militant à Homs de la Commission générale de la révolution syrienne, en référence aux centaines de victimes des violences dans ce quartier. La chaîne de télévision britannique Channel 4 a diffusé lundi des images tournées selon elle en caméra cachée dans un hôpital militaire de Homs, suggérant l'usage de la torture sur des patients.

Par ailleurs, dans la matinée, l'armée a bombardé un pont par lequel transite la majorité des réfugiés et blessés vers le Liban voisin, le rendant impraticable, a annoncé l'OSDH, sans faire état de victimes.

Quelque 2.000 réfugiés ont afflué au Liban depuis ce week-end, d'après le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), qui a recensé 7.058 réfugiés syriens au Liban depuis le début de la révolte.

Plus de 7.600 personnes ont été tuées dans les violences en Syrie depuis la mi-mars 2011, et la situation humanitaire y est de plus en plus préoccupante.

Le président américain Barack Obama s'est dit mardi "bouleversé" par les violences, tout en affirmant qu'il n'y avait pas de solution simple à cette situation. "Ce qui se passe en Syrie est bouleversant et scandaleux", a dit M. Obama lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

"D'un autre côté, je pense que ce serait une erreur de lancer, comme certains l'ont suggéré, une action militaire unilatérale ou de croire qu'existe une solution simple", a-t-il ajouté.

Plus tôt, le commandant américain pour le Moyen Orient et l'Asie centrale (Centcom), le général James Mattis, avait jugé "extrêmement délicate" de mettre en oeuvre une intervention militaire en Syrie ou une aide aux rebelles.

L'Espagne a annoncé qu'elle suspendait ses activités diplomatiques en Syrie, près d'un mois après avoir rappelé son ambassadeur dans ce pays en raison d'une "augmentation de la répression contre la population civile", alors que la Turquie appelait Damas à autoriser l'ouverture "immédiate" de couloirs humanitaires pour les civils.

De son côté, la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU qui a déjà bloqué deux résolutions condamnant le répression, a averti l'Occident de ne "pas prendre ses désirs pour des réalités" en s'attendant à un changement de politique à l'égard de son allié syrien après l'élection de Vladimir Poutine à la présidence russe.

"Nous aimerions appeler nos partenaires américains et européens à ne pas prendre leurs désirs pour des réalités. La position russe sur le règlement du conflit en Syrie n'a jamais dépendu d'événements conjoncturels et ne se forme pas en fonction de cycles électoraux, contrairement à certains de nos collègues occidentaux", a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

A New York, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU se sont réunis pour discuter d'un nouveau projet de résolution américain exigeant du gouvernement syrien qu'il mette un terme à la répression. Aucun vote n'était à l'ordre du jour.

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