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Elections sans heurts au Timor

Le Timor oriental a tenu samedi une élection présidentielle sans heurts, établissant la capacité de cette toute jeune démocratie à assurer elle-même la paix, au moment où les Casques bleus préparent leur retrait.[AFP]

Le Timor oriental a tenu samedi une élection présidentielle sans heurts, établissant la capacité de cette toute jeune démocratie à assurer elle-même la paix, au moment où les Casques bleus préparent leur retrait.

"Tout s'est bien passé, sans irrégularités ni intimidations", a indiqué à l'AFP un employé d'un bureau de vote de Dili, à quelques minutes de la fermeture des bureaux, vers 15H00 (06H00 GMT).

Non loin de là, dans le village de Balibar, perdu dans les collines vert émeraude entourant la capitale, les électeurs avaient défilé, souvent pieds nus, dans une petite école transformée en bureau de vote.

Jeunes mères portant nourrisson, ou vieilles dames que les préposés du bureau de vote devaient assister, ont déposé leur bulletin dans les urnes de plastique bleu acheminées par l'ONU, avant de ressortir de l'école l'index coloré à l'encre indélébile afin d'empêcher toute tricherie. "C'est une obligation de voter parce qu'on est une démocratie", exulte Sidonia Perreira, un fonctionnaire venu avec femme et enfant.

Il ne s'agit que de la deuxième présidentielle du tout jeune pays - il n'a même pas dix ans -, et la première à être supervisée par les forces timoraises, à qui l'ONU a transféré l'an dernier la responsabilité de la sécurité. Le millier de Casques bleus encore présents quitteront ce confetti d'Asie du Sud-Est à la fin de cette année.

Les Nations unies sont intervenues au Timor en 1999 pour mettre fin à 24 ans d'occupation indonésienne, qui avait décimé plus du quart de la population. L'invasion avait suivi le départ en 1975 de la puissance coloniale portugaise. Le pays n'avait chèrement gagné son indépendance qu'en 2002. Le Timor est ajourd'hui largement apaisé mais est resté fragile. Cependant, et à la différence de la précédente élection de 2007, la campagne s'est cette fois déroulée sans violences.

Plus de 620.000 électeurs étaient appelés à reconduire ou non José Ramos-Horta. Le prix Nobel de la paix est opposé à onze candidats, dont l'amie d'un rebelle qui a tenté de l'assassiner, un ex-guérillero dont l'ONU recommande l'inculpation et un ancien ministre condamné pour homicide.

Aucun chiffre de participation n'a été diffusé mais des responsables électoraux ont indiqué qu'il avait fallu puiser dans les réserves de bulletins. Les résultats ne sont pas attendus avant plusieurs jours. Un deuxième tour sera organisé, probablement mi-avril, en l'absence de majorité absolue au premier, avant des législatives prévues en juin.

"Il n'y aura pas de second tour. Je suis persuadé de l'emporter aujourd'hui", a lancé le général Taur Matan Ruak, ancien chef des forces armées et l'un des plus sérieux adversaires de M. Ramos-Horta. "TMR", comme il est souvent appelé, a été investi par le CNRT, le parti au pouvoir de centre gauche qui avait soutenu M. Ramos-Horta lors de la dernière présidentielle de 2007.

Sans cet appui, le président sortant pourrait avoir des difficultés à répéter son triomphe d'alors: icône de la lutte pour l'indépendance, José Ramos-Horta avait été élu à 69% au second tour, face à Francisco Guterres, leader du Fretilin (gauche, première force d'opposition).

"Lu Olo", comme il est surnommé, se présente à nouveau ce samedi, faisant campagne sur la lutte contre la pauvreté qui touche la moitié des 1,1 million de Timorais.

Le pays, qui n'occupe qu'une moitié d'île à l'extrême est de l'archipel indonésien, espère s'extraire de la misère grâce à ses ressources d'hydrocarbures, qui couvrent 90% des dépenses de l'Etat. Le Timor est "le pays le plus dépendant du pétrole au monde", selon le Fonds monétaire international.

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