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Pourquoi les Tibétains s'immolent par le feu

Un Tibétain s'immole par le feu à New Delhi Un Tibétain s'immole par le feu à New Delhi[STRDEL/AFP]

Deux jours après qu’un Tibétain en exil se soit immolé par le feu à New Delhi, un moine Tibétain de 20 ans se sacrifiait de la même manière dans le sud-ouest de la Chine, hier, mercredi. Au total, depuis mars 2011, ce sont 30 Tibétains qui ont choisi cet acte radical comme moyen de protestation. Explications.

 

Dans son testament publié sur le site du Point, Jamphel Yeshi (qui s'est immolé en Inde), évoque les raisons de son geste. Des explications qui ne valent pas uniquement pour lui mais pour l’ensemble de la communauté tibétaine : liberté, indépendance, application des mêmes droits que n’importe quelle population. « Ce que je désire vous transmettre ici est le sort de six millions de Tibétains […]. Le fait est que si le peuple tibétain s’immole par le feu au XXIe siècles, c’est pour faire part au monde de ses souffrances, lui parler de la violation de ses droits les plus élémentaires ». 

Le mois de mars est toujours une période sensible pour les Tibétains car c’est en mars 1959 que leur chef spirituel, le dalaï lama, avait dû prendre le chemin de l’exil. De plus, en mars 2008 des manifestations de moines bouddhistes à Lhassa, capitale du Tibet, avaient été fortement réprimées par les autorités chinoises.

Après le soulèvement de 2008, Pékin a accentué les contrôles et la pression sur les régions à forte population tibétaine. « Lorsque vous ne pouvez pas protester, la seule façon pour les Tibétains de manifester leur mécontentement  reste de se sacrifier », explique au site du Point Samdhong Rinpoché, ex-Premier ministre du gouvernement tibétain en exil. Avec cet acte radical, les Tibétains sont également presque certains d’attirer l’attention de la communauté internationale sur leur situation. 

L’immolation par le feu « symbolise l’échec de la politique menée par Pékin, qui offre routes et infrastructures mais musèle toute velléité politique », souligne le correspondant en Chine de L’Express

Les Tibétains sont attachés aux idées de non-violence, de pacifisme. Or, le sacrifice par le feu « ne touche physiquement que sa propre victime », explique encore L’Express. Un mode de revendication radical que les autorités chinoises peuvent difficilement endiguer.

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