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L'Union européenne dénonce la menace du populisme

Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy devant le Parlement roumain à Bucarest le 25 avril 2012[AFP]

Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a dénoncé mercredi la montée des populismes en Europe et la menace qu'ils font peser sur la libre-circulation des personnes à la veille d'une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE.

"Malheureusement, les vents du populisme menacent une des grandes réalisations de l'intégration européenne: la libre-circulation des personnes au sein de l'UE", a-t-il déploré dans un message publié sur son compte Twitter.

M. Van Rompuy a exprimé sa préoccupation pendant une visite officielle en Roumanie, dont l'adhésion à l'espace Schengen est bloquée par le gouvernement néerlandais sous la pression du parti populiste d'extrême droite PVV de Geert Wilders.

L'espace Schengen permet aux ressortissants de ses 26 membres (22 pays de l'UE plus l'Islande, la Norvège la Suisse et le Liechtenstein) de circuler librement sans contrôles frontaliers. Cinq pays de l'UE n'en sont pas membres: Royaume-Uni, Irlande, Chypre, Roumanie et Bulgarie.

Mais cette liberté est remise en question par la France et l'Allemagne qui demandent à leurs partenaires d'accepter de rétablir des contrôles aux frontières nationales pendant un mois en cas de défaillance à une frontière extérieure de l'espace Schengen et de prolonger cette mesure si nécessaire.

Lancé à la conquête des suffrages de l'extrême droite, le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy se montre très pressant sur cette demande.

"Les Français ne veulent plus d'une Europe passoire. C'est le message que j'ai entendu", a-t-il affirmé lundi, au lendemain du premier tour marqué par un score très élevé de la candidate de l'extrême droite, Marine Le Pen

"Si l'Europe ne peut pas défendre ses frontières, la France le fera", a-t-il martelé. "L"Europe qui ne maîtrise pas ses flux migratoires, c'est fini", a-t-il lancé au cours d'une réunion électorale.

Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, va défendre cette position jeudi lors d'une réunion avec ses homologues de l'UE à Luxembourg.

L'Allemagne soutient cette demande exprimée dans une lettre commune cosignée par le ministre allemand de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich.

Mais cette volonté affichée par Nicolas Sarkozy de forcer ses partenaires à accepter ses demandes a raidi certains d'entre eux et les premières réactions pourraient être assez négatives jeudi à Luxembourg.

La proposition franco-allemande sur Schengen "sent très mauvais", a ainsi estimé le chef de la diplomatie du Luxembourg, Jean Asselborn, dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.

"Les dirigeants européens devraient faire preuve de leadership au lieu de chercher à flatter ces forces d'extrême droite", répète pour sa part la commissaire chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmström.

La demande franco-allemande n'est pas nouvelle. Le débat sur la réforme de Schengen a commencé en mars 2011, à l'initiative de la France. "La Commission a présenté des propositions, qui jusqu'à présent étaient rejetées par le gouvernement français", souligne l'exécutif bruxellois.

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