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Les islamistes vont-ils l'emporter en Algérie ?

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika le 8 mai 2012 à Sétif[AFP]

Les Algériens élisent jeudi leurs députés, après des réformes mises en oeuvre par le pouvoir pour parer à un Printemps arabe, et avec pour enjeu le score des islamistes, déjà au pouvoir, et la participation.

Mercredi, le président Abdelaziz Bouteflika a pressé les quelque 21 millions d'électeurs, surtout les jeunes, de voter alors que nombre d'entre eux sont indifférents à la scène politique. M. Bouteflika, 75 ans, leur a assuré que "sa génération avait fait son temps" en Algérie, qui fête ses cette année ses 50 ans d'indépendance.

Le scrutin à la proportionnelle à un tour se tiendra dans 48.546 bureaux de vote ouverts de 8h00 locales (7h00 GMT) à 19h00. Les résultats sont attendus vendredi mais la participation devrait être connue dès jeudi soir.

Au total, 24.916 candidats, dont 7.700 femmes, sont en lice au sein de 44 partis, dont sept islamistes, 21 nouvelles formations et des indépendants pour 462 sièges. L'assemblée sortante comptait 389 députés, dont 59 islamistes.

L'opposition de la rue et les syndicats autonomes, après des émeutes et manifestations sociales l'an dernier, n'ont pas été associés aux réformes qui permettront, selon eux, une plus grande mainmise de l'Etat sur le pays.

Au dernier scrutin de 2007, un taux d'absention record de 64% avait été enregistré, en raison notamment de fraudes constantes depuis l'ouverture du pays au multipartisme en 1989. En réponse, M. Bouteflika a convié quelque 500 observateurs étrangers de l'Union européenne, l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), la Ligue arabe, l'Union africaine, l'Onu et des ONG américaines.

L'UE a demandé que ses 150 observateurs aient accès au fichier électoral national. Alger a répondu par la négative car ce fichier contient "des informations confidentielles", mais lui donne accès au fichier par département.

Les islamistes, dont trois partis réunis au sein d'une "Algérie verte", s'affirment tous sûrs de l'emporter, mais le Front de Libération Nationale (FLN présidentiel), parti unique en 1962 puis dominant depuis 1989, devrait rester le plus important, selon son patron Abdelaziz Belkhadem.

Le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre sortant Ahmed Ouyahia veut "préserver la stabilité de l'Algérie". En face, le plus vieux parti d'opposition, Front des Forces Socialistes (FFS) de Hocine Aït Ahmed, revient dans l'arêne électorale après 10 ans de boycottage.

Son vieux rival, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) boycotte le vote, le jugeant comme une "insulte au malheur algérien".

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