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Attentats anti-chrétiens et émeutes au Nigéria : 45 morts

Des victimes des attentats à la bombe à Kaduna, soignées à l'hôpital de Saint-Gérard le 17 juin 2012[AFP]

Au moins quarante-cinq personnes ont été tuées et des centaines bléssée dimanche dans des attentats contre cinq églises de l'Etat de Kaduna (nord du Nigeria) et des représailles de chrétiens en colère qui ont suivi, dans une région régulièrement secouée par les violences du groupe islamiste Boko Haram.

"Le bilan était de 45 morts la nuit dernière vers 22H00" déclare un responsable des secours, sous couvert de l'anonymat. "Il devrait s'aggraver encore lorsqu'il sera actualisé" ajoute-t-il. Le dernier bilan faisait état de 36 morts. 

Selon l'agence des situations d'urgence, les violences de dimanche ont fait plus de 100 blessés. De nombreuses personnes souffrent de blessures infligées à la machette lors des représailles. Selon un responsable de la Croix-Rouge, les hopitaux manquaient de sang aujourd'hui pour opérer.

Les attentats, dont des attaques suicide, ont eu lieu à Zaria et Kaduna, les deux principales villes de l'Etat du même nom, où un couvre-feu immédiat de 24 heures a été décrété par les autorités locales.

"Des attentats suicides ont visé des églises des quartiers de Wusasa et Sabongari de (la ville de) Zaria, ainsi que dans le quartier de Trikania à Kaduna", a indiqué un porte-parole de la police de l'Etat, Aminu Lawan.

Deux autres attaques ont ensuite visé deux églises de Kaduna, dans les quartiers de Nassarawa et Barnawa, selon un porte-parole de la NEMA, Aliyu Mohammed.

A Zaria, les explosions ont visé la cathédrale catholique du Christ Roi et l'église évangélique de la Bonne Nouvelle. A Kaduna, c'est notamment l'église de Sharon qui était visée, dans des faubourgs sud de la ville à majorité chrétienne.

Ces attaques ont été revendiquées par le groupe islamiste Boko Haram, auteur de nombreux attentats anti-chrétiens.

Des foules de chrétiens en colère se sont ensuite livré à des représailles contre des musulmans dans un faubourg majoritairement chrétien de la ville de Kaduna, théâtre de deux de ces attaques.

Le ministre italien de la Coopération international, Andrea Riccardi, dénonce aujourd'hui la stratégie d'extermination de la minorité chrétienne de la part du groupe islamiste Boko Haram. Un appel a été lancé au parlement italien par des parlementaires de divers groupes: "Nous devons nous mobiliser à tous les niveaux pour mettre un terme à la chasse aux chrétiens" peut-on lire dans le quotidien La Stampa. 

Dimanche dernier déjà, des attentats revendiqués par les islamistes de Boko Haram avaient visé deux églises du centre et du nord-est du Nigeria, faisant quatre morts, dont un kamikaze, et une cinquantaine de blessés.

Un porte-parole des islamistes avait déclaré que ces attaques voulaient démontrer que le groupe restait actif malgré les opérations de répression des forces de sécurité.

"L'Etat nigérian et les chrétiens sont nos ennemis et nous lancerons des attaques contre l'Etat et son appareil sécuritaire ainsi que contre les églises jusqu'à ce que nous achevions notre but qui est d'établir un Etat islamique à la place de l'Etat laïc", avait-il dit.

Boko Haram multiplie depuis mi-2009 les attentats notamment dans les villes du nord à majorité musulmane qui ont fait plus d'un millier de morts. Ces attaques visent essentiellement les membres des forces de sécurité, les responsables gouvernementaux et les lieux de culte chrétiens.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec quelque 160 millions d'habitants, est divisé entre un nord majoritairement musulman et un sud à dominante chrétienne plus riche grâce au pétrole.

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