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Reprise des négociations entre policiers et gouvernement en Bolivie

Manifestation de policiers en grève, le 25 juin 2012 à La Paz, en Bolivie[AFP]

Les négociations entre boliviens grévistes qui campent depuis six jours sous les fenêtres du palais présidentiel et les représentants du gouvernement d'Evo Morales déterminé à éviter tout dérapage ont repris mardi à La Paz.

La tension dans la capitale bolivienne a toutefois baissé après la décision des organisateurs d'une marche d'indiens amazoniens opposés à un projet routier à travers une réserve naturelle de repousser leur arrivée dans la capitale.

"Nous n'avons rien à faire avec les histoires de la police", a assuré le dirigeant de la marche à l'AFP, Fernando Vargas, démentant les accusations gouvernementales de scénario de fraternisation avec les policiers grévistes.

Une délégation de policiers a repris les discussions sur leurs revendications salariales, face au manque de résultats obtenus à l'issue d'une nuit de pourparlers.

Mardi, les trois ministres du gouvernement participant aux négociations se sont affirmé porteurs de nouvelles propositions pour sortir de l'impasse.

Au sixième jour d'un conflit qui s'est répandu à tout le pays, allumant un nouveau foyer dans un climat social agité depuis plusieurs mois par la mobilisation de divers secteurs sociaux (mineurs, médecins, policiers, indigènes...), plusieurs mouvements pro-Morales, dont la puissante confédération paysanne, organisent dans la soirée une manifestation d'appui au président Morales.

Les gouverneurs de huit provinces du pays à l'exception de Santa Cruz ont également apporté mardi leur soutien au président Morales.

"Nous rejetons et condamnons les plans de groupes séditieux qui provoquent des actes de violence et dont les actions visent à déstabiliser le processus démocratique en faveur d'un coup d'Etat", a notamment indiqué le gouverneur de La Paz, Cesar Cocarico.

Les policiers mutins continuent d'occuper 25 des 30 quartiers généraux et centre de commandements régionaux.

Pour sa part, le ministre de l'Intérieur Carlos Romero a indiqué que le gouvernement voulait "freiner une escalade de violence pour éviter des morts lors d'affrontements".

"Il y a des forces obscures avec des intentions putschistes", avait assuré lundi le vice-président Alvaro Garcia, désignant des mouvements de droite sans toutefois les nommer et affirmant qu'ils voulaient "ensanglanter la famille bolivienne".

"Le gouvernement a suffisamment de patience pour ne pas tomber dans la provocation", avait-il ajouté.

"La situation des policiers est misérable"

Les policiers grévistes restent retranchés sur la Place d'Armes, rebaptisée "kilomètre zéro", au coeur de la capitale et centre névralgique du pouvoir où se trouve le palais présidentiel et le Parlement.

Les grévistes affirment vouloir "seulement un salaire digne" et réclament notamment un minimum de 2.000 bolivianos (quelque 287 dollars, soit 70% de plus de ce qu'ils perçoivent actuellement), la retraite avec plein salaire et l'annulation de la loi leur interdisant de manifester.

Selon des analystes, un malaise agite la police bolivienne qui se sent maltraitée par rapport aux soldats. "La situation des policiers est misérable, avec des salaires très bas et de mauvaises conditions de travail", relève pour l'AFP Carlos Toranzo, analyste politique.

"Les policiers estiment que le gouvernement est l'allié des forces armées et que les soldats reçoivent un meilleur traitement et toutes sortes d'avantages", poursuit-il.

L'animosité des policiers envers le président Morales n'est pas nouvelle et a été alimentée par le fait que, depuis son arrivée au pouvoir, il leur a retiré la responsabilité d'attribuer les permis de conduire et les cartes d'identité, un maillon clé dans la chaîne de corruption de l'institution, selon les autorités.

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