Le président russe Vladimir Poutine a insisté vendredi sur l'importance pour la Russie de profiter davantage de son ancrage dans la région Asie-Pacifique, la plus dynamique au monde, à l'heure où ses partenaires occidentaux traversent une crise profonde.
S'exprimant à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, à la veille du sommet des dirigeants du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), le chef de l'Etat russe a observé que cette région du monde s'était "ces vingt dernières années développée à des rythmes extrêmement importants".
"Les économies de l'Apec représentent environ 55% du produit intérieur brut mondial, presque la moitié du commerce mondial, environ 45% de tous les investissements directs étrangers dans le monde", a-t-il ajouté, soulignant que ces pays continuaient à enregistrer de la croissance quand les économies occidentales étaient en crise profonde.
Or, "plus de 50% des échanges commerciaux de la Russie sont faits avec l'Europe, après il y a les Etats-Unis. Avec l'Asie-Pacifique, cela représente moins, alors que la région se développe activement", a constaté M. Poutine.
Moscou n'a pas accordé jusqu'à présent à l'Extrême-Orient du pays autant d'attention "que cela aurait été nécessaire".
Dans ce contexte, il a défendu le rôle de la Russie, du Bélarus et du Kazakhstan, qui forment une Union douanière - prélude d'une Union économique eurasienne - comme moteur d'une intégration étroite avec l'Asie-Pacifique.
"Nous voulons créer un centre puissant de développement régional. De plus, le futur de l'Union économique eurasienne pourra jouer un rôle de +maillon+ entre l'Europe et l'Asie-Pacifique", a-t-il dit.
"C'est justement maintenant qu'il est vital d'établir un pont entre nous", a-t-il insisté.
La Russie, qui accueille pour la première fois un sommet de l'Apec, a dépensé plus de 20 milliards de dollars dans la construction d'infrastructures pour transformer Vladivostok, ancienne ville militaire fermée, en vitrine de la Russie au bord du Pacifique.